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Introduction
Le but de ce travail est de discuter le phénomène d’incertitude existant dans les projets et la tentative de l’intégrer dans le cadre de la gestion de projet.
On part de la révision des recherches existantes pour donner notre propre définition de l’incertitude. Selon plusieurs auteurs l’incertitude est un élément crucial dans la gestion de projets. La notion d’incertitude se trouve dans le risque de projet traditionnel et la littérature de gestion d’incertitude. Les éléments clés dans la gestion d’incertitude sont : l’apprentissage pensif, logique et la prise de décision rapide dans le choix d’actions alternatives d’une situation donnée. Selon eux, Ces éléments permettent de faciliter et maximiser le résultat de la gestion des risques de projet en pratique.
- Discussion sur le phénomène d’incertitude dans la gestion de projets selon des auteurs
Les auteurs partent des recherches récentes pour montrer la complexité dans la définition de l’incertitude dans la gestion de projets. Une variété d’études récentes dans le domaine de la gestion de projet révèle des changements continus aussi bien dans la pratique que dans le secteur de recherche. Toute activité peut être modélisée comme un projet. La gestion de projet est devenue pour les entreprises une discipline qui a pris de l’ampleur tant au niveau de l’élaboration de leur stratégies que dans leur planification.
Les chercheurs soutiennent l’idée selon laquelle la gestion traditionnelle de projet aurait été fusionnée ou remplacée par la gestion de projet.
De nos jours, les recherches s’intéressent de plus en plus à la gestion de projet. Par exemple, une étude menée par les auteurs Crawford L, Pollack J et England D. entre 1994 et 2003 révèle que la gestion de projet met beaucoup d’accent sur le respect du temps, le budget et les contraintes de portée. Aussi ils ajoutent que dans l’approche traditionnelle, les projets précèdent la phase de production. Or, selon eux, la gestion de projet devrait être considérée comme un processus continu, plutôt qu’un outil de planification, en mettant l’accent sur la performance réelle au lieu de la conformité au chronométrage, la portée, la qualité et le budget. Une des tendances les plus recherché dans la gestion de projet est l’orientation du client. Selon Crawford L., l’innovation de produit et de services constituent l’avantage d’organisation. Les similarités significatives des projets sont : les contraintes de temps, de prix, de qualité et le niveau élevé d’incertitude
Les auteurs de l’article sont d’accord avec Crawford, selon eux, l’approche traditionnelle met beaucoup d’accent sur les contraintes de temps, de budget et de portée. Ce qui met au second plan l’amélioration continue, l’implication du client et l’apprentissage pensif. Ce qui mène les gestionnaires de projets à être moins flexibles, incapables d’accumuler la connaissance et l’expérience nécessaire pour s’occuper de l’incertitude. Ils poursuivent en disant qu’il n’y a aucune compréhension du phénomène d’incertitude dans la gestion des risques de projet.
- Gestion des risques de projet et gestion d’incertitude
Depuis 1950, les différentes approches de projection de gestion de risques demeurent distinctes. Parmi les approches, on peut citer les suivantes :
– L’approche traditionnelle
Pour cette approche, la méthodologie de gestion de projet est basée sur la planification efficace, la communication et l’évaluation. Selon cette approche, la planification, l’identification de risque, l’analyse et le contrôle sont importantes dans la gestion des risques de projet. Et elle décrit le risque comme étant un évènement incertain. Pour cette approche, la gestion de risque de projet est associable à la gestion de l’incertitude de projet.
– L’approche stratégique
Pour cette approche considérée comme une nouvelle tendance, la planification d’activité de projet à un premier stade est nécessaire, mais pas un critère suffisant pour le succès de projets. En considérant les contraintes de temps, de coût, de ressources et de spécifications liés à l’extrant (produit à livrer), la planification semble une tâche difficile. Cependant la difficulté réelle est le choix optimal parmi les actions alternatives, qui exige la connaissance des résultats d’activités précédentes.
Selon Davies, les gestionnaires de projet devraient employer des expériences gagnées sur d’autres projets dans la forme de processus réussis standardisés et de procédures. Le fait d’être répétitif à différents stades du projet est l’élément de base dans le succès de pratique de gestion des risques de projet. Et le fait d’accumuler la connaissance facilite la gestion d’incertitude en le réduisant et en le transférant dans les risques connus et les occasions. L’unique danger pour cette approche est la perte de connaissance acquise après que le projet soit fini. En standardisant les processus et procédures et en partageant l’expérience acquise dans l’équipe projet, il y a une plus grande préparation pour être plus flexible dans la conformité à la production de situations différentes. Aussi vu que le projet et son environnement évoluent dans un processus continu de changement, il y a l’importance évidente de réflexion afin de prévoir le potentiel danger et occasion vers la mesure possible.
- Distinction du risque de l’incertitude
Selon les auteurs de l’étude, les risques de projet découlent de l’incertitude présente sous différentes formes dans tous projets. Ils procèdent par différents points de vu pour distinguer le risque de l’incertitude :
L’édition récente du PMBOK présente à sa page 238, une approche traditionnelle sur la gestion des risques de projet. Selon les auteurs de l’édition, le risque de projet est un événement incertain ou une condition qui, produit, a un effet négatif ou positif sur au moins un objectif du projet tel que le temps, le prix, la portée ou la qualité. Les causes du risque proviennent de l’environnement du projet ou de l’organisation. Le risque est décrit par la notion d’incertitude. Selon la définition établie dans le PMBOK, les auteurs de l’article concluent que le risque est l’incertitude. Ils poursuivent en disant que ces deux phénomènes ne sont pas synonymes mais sont décrits comme la cause et les conséquences. La distinction entre l’incertitude et le risque est nécessaire dans la performance de projets.
Approche stratégique : Selon les experts de cette théorie, l’incertitude émane d’un ensemble d’objectif en grande partie non mesurable. Certains auteurs considèrent l’incertitude comme négatif pour la société parce qu’il retire l’équilibre d’organisation ce qui amèneraient les gestionnaires à l’éliminer. Selon La théorie d’organisation proactive, les sociétés ne reçoivent pas nécessairement l’impact négatif de l’incertitude et des risques ; elles peuvent en créer des occasions. Selon Karl Weick, la compréhension logique affecte des décisions la performance de la société.
Approche traditionnelle et la science de gestion des risques de projets: selon cette approche, l’incertitude est la probabilité inconnue d’occurrence d’un évènement
de cette perspective, elle permet de projeter des mesures de performance : temps, budget, portée et qualité. Les auteurs Chapman C. et Ward S. décrivent l’incertitude comme des changements qui pourraient apporter de nouvelles occasions dans le projet. Et les risques sont des implications d’incertitudes.
Pour cette approche, la planification et la documentation sont cruciales dans le succès
de projets. Car elles sont vues comme des moyens de collection d’information, d’intégration, d’évaluation et de prise de décision proactive.
Théorie de probabilité : (Voir Annexe 2). la distinction classique entre le risque et l’incertitude vient de l’économie, particulièrement du travail de l’auteur Franc Knight. Il affirme que les risques sont des événements asservis à la probabilité continue ou connaissable, alors que l’incertitude fait allusion aux événements pour lesquels il est impossible de spécifier des probabilités numériques.
Théorie de décision : dans cette théorie, les auteurs Knight et Keynes s’accordent pour dire que l’incertitude est une condition de l’environnement du décideur tel qu’il trouve impossible d’assigner toutes probabilités du tout aux résultats possibles d’un évènement. Elle est inhérente dans la vie économique et est vue comme une règle de vie. Quant au risque, il est supposé comme une condition dans l’environnement dans lequel le décideur le suppose où la probabilité aux résultats des événements est supérieure à zéro. Si les règles ne sont pas connues, nous sommes dans la situation d’incertitude. Ce qui mène à dire que le risque est moins menaçant que l’incertitude.
Approche de la science moderne : selon les auteurs Nowotny H, Scott P, et Gibbons M, le risque traduit les notions du non calculabilité et du non contrôlabilité. Cette déclaration des auteurs accentue la tendance de mélanger le risque et l’incertitude. Pour les auteurs de l’article, le risque est un fait ou situation au moins imaginable qui implique une certaine connaissance et ainsi une calculabilité. Alors que l’incertitude implique par définition qu’il n’y a aucune certitude de l’état des choses.
Approche psychologique :(voir annexe 2). Pour contredire cette approche, l’auteur Head GL et Witgenstein L. soutiennent que l’environnement externe n’est pas la seule source d’incertitude, l’incertitude existe dans l’esprit qui doute donc elle présuppose la certitude.
Le tableau 1 présenté dans l’annexe 2 illustre la définition du risque et de l’incertitude dans de différentes disciplines.
3.1. Le fait de conceptualiser l’incertitude dans la gestion de projet
Selon les auteurs, Les différentes définitions illustrées ci-dessus sur le risque et l’incertitude ont des avantages et inconvénients et ont une vérité commune. Pour eux ils définissent l’incertitude selon l’approche relativiste comme définit par l’auteur Putnam. L’incertitude est considérée différemment par plusieurs personnes comme un événement ayant un impact négatif et positif sur les résultats du projet. Elle émane de sources internes et externes. La gestion des risques est ainsi vue comme création de renseignements inconnus. A travers quelques arguments et exemples, les auteurs de l’article affirment que la planification est nécessaire mais pas suffisant dans la gestion de risque. Selon eux l’incertitude existe quand les faits établis sont mis en doute ; ainsi la base pour déterminer les risques est mise en doute.
- L’incertitude dans la gestion des projets
Les outils de gestion de risques de projet traditionnels tels que la planification, le suivi et le control sont efficaces pour éviter les risques. Cependant ces outils ne sont pas assez pour gérer le phénomène d’incertitude. Plusieurs chercheurs du domaine ont montré qu’il existe une différence entre les outils de gestion des risques de projet traditionnel (planification, suivi et controle). La planification permet d’anticiper l’avenir alors que la surveillance et control reflète l’histoire. La gestion de risque de projet est vue comme un processus de cycle de vie. La voie d’incertitude est perçue selon des connaissances personnelles, l’intuition et le jugement. Selon Wheick, la compréhension et le savoir affecte la performance de la société. Le développement de connaissance de la gestion de projet est une partie cruciale de compréhension de la gestion d’incertitude. L’environnement du projet est essentiel au succès du projet mais représente des sources d’incertitude. La communication et la coordination entre les partis impliqués au projet sont importantes dans la mise en œuvre stratégique de la gestion de projet. L’apprentissage pensif continu et le partage d’information est une façon d’établir la certitude.
Conclusion
Les approches stratégiques comme l’orientation du client et l’amélioration continue sont des défis auxquels le domaine de la gestion de projet devra fait face. La gestion de l’incertitude est la base du développement social. C’est pourquoi elle est considérée comme caractéristiques d’évolution. Sans incertitude, il n’y a pas d’évolution. Cependant, il n’existe pas de définition commune de l’incertitude et d’outil suffisant pour la réduire. Cet article nous a permis de discuter les différentes définitions de l’incertitude tiréese de plusieurs disciplines. Les éléments clés dans la gestion d’incertitude sont l’apprentissage pensif et la connaissance vue comme facilitateur de flexibilité permettant d’être rapide dans la prise de décision en réponse à la situation. La standardisation et les processus de modélisation constituent la base nécessaire pour soutenir les gestionnaires de projet dans le succès des projets. Cependant, il est important de mentionner qu’il n’y a pas de procédure réussie à ce jour, qui peut être exécutée. Vu la multiple d’affaire de projet, il y a un besoin de réviser les meilleures pratiques. Nous croyons que la reconnaissance de l’incertitude question complexe fournira de base aux prochaines recherches et facilitera le développement d’outils pour la gestion de projet.
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