L’impact de la gestion des risques opérationnels sur la performance financière des banques marocaines cotées en bourse

L’impact de la gestion des risques opérationnels sur la performance financière des banques marocaines cotées en bourse

Lotfi BENAZZOU
Professeur chercheur
Ecole Nationale de Commerce et de Gestion Kenitra
Université : Ibn Tofail
E-mail: [email protected]

Asmae MRABET
Doctorante à la Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales Souissi de Rabat-Université Mohammed V
Laboratoire de Recherche en Management des Organisations
E-mail : [email protected]

Bouchra GHARIB
Doctorante à l’Ecole Nationale de Commerce et de Gestion de Kenitra
Laboratoire de Recherche en Sciences de Gestion des Organisations (LRSGO)
E-mail : [email protected]

Résumé :
Cette étude vise à analyser l’impact de la gestion des risques opérationnels sur la performance financière des banques marocaines cotées en bourse. Sur un échantillon des 6 banques marocaines cotées en bourse avec un taux de réponse de 90%, nous avons collecté les informations sur la gestion des risques opérationnels de ces banques à partir d’un questionnaire et complété ces informations par des données financières issues des publications financières des différentes banques. La performance financière a été mesurée par le PNB, RN, ROA, CE et le ROE. Les analyses menées sur les données recueillies conduisent aux résultats suivants : les différentes étapes de la gestion des risques opérationnels contribuent à l’amélioration de la performance financière des banques marocaines cotées en bourse.

Mots clés : Risque – Gestion des risques – Gestion des risques opérationnels – Performance financière.

Introduction :

Avec le développement accru et la forte croissance des établissements financiers, les acteurs économiques pour se démarquer sont confrontés à des prises de risques énormes. L’environnement économique et financier est donc devenu de plus en plus un milieu à risque. Le secteur bancaire y est confronté avec ses activités commerciales et de marché générateur de risques divers.

Des événements comme ceux qui se sont produits à New York en septembre 2001, ou encore
la série de fraudes survenues dans des institutions bancaires (Barings en février 1995, Société
Générale en janvier 2008, pour ne citer que les plus médiatisées), démontrent bien l’ampleur du phénomène et la nécessité du renforcement de la gestion des risques dans les différentes institutions. En effet, le comité de Bâle peut être vu comme le siège de la prise en compte du risque opérationnel avec en 2004 son nouveau ratio de solvabilité bancaire, dit ratio “Mc Donough” fondé sur le même principe que le ratio Cooke et qui impose aux établissements de crédit de détenir un niveau de fonds propres minimum assurant la couverture de leur risque de crédit, de leur risque de marché et leurs risques opérationnels. Les banques doivent répondre à de nombreux défis à savoir l’adaptation de leurs outils de sélection et de mesure des risques bancaires, mais surtout la mise en place d’un dispositif de gestion des risques opérationnels.

Certaines recherches montrent un certain désaccord en ce qui concerne le lien entre la gestion des risques et la performance financière des organisations. Pendant que Giorgio B. et al (2013) ; Nocco&Stulz, 2006 établissent un lien positive entre la gestion des risques et la performance de l’organisation, d’autres recherches comme celle de Pagach&Warr (2010), RoslidaRamlee et Normah Ahmad (2015), prétendent que l’adoption d’un système Entreprise Risk Management (ERM) n’a pas d’impact sur la performance financière de l’organisation.
Partant de ces propos, nous avons jugé utile de mener d’avantage de recherches sur le sujet. Dans cette perspective, il nous apparait intéressant d’analyser jusqu’à quel point la présence de pratiques de gestion des risques opérationnels au sein d’une banque pouvait déterminer la performance financière de celle-ci.
Notre recherche ambitionne d’identifier les déterminants de la performance financière et les pratiques de gestion des risques. Et d’étudier le lien entre les pratiques de gestion des risques opérationnels et la performance financière des banques marocaines cotées en bourse.

I- Revue de littérature
1. Définitions
a. le risque, le risque opérationnel et la gestion du risque opérationnel
1) le risque
Le terme de risque est largement utilisé sans que sa définition fasse l’unanimité, ce fait reflète la polysémie du mot. Selon Spekman et Davis (2004), la définition du risque diffère, en général, d’un domaine à l’autre car l’environnement et le contexte de l’utilisation de ce concept sont différents selon les domaines.
Entre « danger éventuel plus ou moins prévisible » (le Grand Robert, 2005), «accident» , « danger d’insolvabilité des contreparties et de non-recouvrement » le concept de risque est pluriel et se laisse définir de plusieurs façons.
Selon la terminologie présentée par l’International Organisation for Standardisation (ISO), un risque est « L’effet de l’incertitude sur l’atteinte des objectifs » .
Selon Cohen (2001) le risque correspond à l’occurrence d’un fait imprévisible (ou tout au moins incertain) susceptible d’affecter les membres, le patrimoine, l’activité de l’organisation et de modifier son patrimoine et ses résultats. La caractéristique propre du risque est donc l’incertitude temporelle d’un événement ayant une certaine probabilité de survenir et de mettre en difficulté dans notre cas de figure la banque. Le risque inhérent au secteur bancaire se distingue par sa multiplicité et par son caractère multidimensionnel ne pouvant être mesuré par un seul indicateur. Lorsque les flux de trésorerie escomptés à une date future ne peuvent être prévus avec certitude dans une décision financière, il y a risque du fait de cette incertitude. Le risque inclut alors la survenance de mauvais résultats c’est-à-dire des rendements inférieurs à ceux escomptés tout comme il inclut celle de bons résultats à savoir des rendements supérieurs à ceux escomptés. Dans le premier cas on parle de risque négatif ou downside risk, à savoir le risque de voir les résultats tirés vers le bas. Par contre, Dans le second cas, on parle de risque positif ou upside risk c’est-à-dire le risque d’avoir des résultats tirés vers le haut. Cette situation met généralement le risk manager face à une multitude d’éventualités.
2) Le risque opérationnel
Le risque opérationnel est défini selon Bale II comme tout risque de perte résultant de la défaillance ou de l’inadéquation des processus internes, des ressources, des systèmes ou d’événements extérieurs, matérialisant les fragilités des cycles d’exploitation et de l’activité courante d’une structure (Paragraphe 644 de l’accord de Bâle II). Ils sont par nature innombrables. Cette définition se montre équilibrée dans son champ d’application car tout en restant large dans son objet, elle permet une identification précise des éléments couverts. (Darsa, Jean-David, 2013). A cet égard, le Comité de Bâle a développé une classification des différents types de perte destinée à faciliter leur identification et qui permet également de mieux appréhender l’étendue du risque opérationnel. Sont ainsi recensés comme types de perte : la fraude interne, la fraude externe, les pratiques en matière d’emploi et de sécurité du travail, les clients, produits et pratiques commerciales, les dommages occasionnés aux actifs physiques, les interruptions et dysfonctionnements des systèmes et l’exécution, livraison et gestion des processus. Ces événements ne se rattachent pas à une ligne métier particulière et sont susceptibles d’être observés dans toutes les activités de la banque.
A cet égard, il convient de tracer un tableau résumant les travaux de bâle visant à instaurer un ensemble de règles aux banques pour stabiliser le système bancaire et éviter des crises de plus en plus importantes :

Bale I Le comité de Bâle est inauguré en 1988 après une période de dérèglementation financière qui a permis aux banques de constituer des conglomérats internationaux regroupant de nombreux métiers tels que la banque de détail, la finance d’entreprise et en particulier la finance de marché. Face à cette croissante débordante des établissements financiers, les autorités prudentielles ont souhaité encadrer la profession en instaurant des contraintes règlementaires en fonds propres introduisant ainsi le ratio Cooke qui exige 8% de fonds propres par rapport aux engagements de la banque.

Bale II Le comité de Bâle introduit la notion de risque opérationnel en 2007. Les banques doivent aussi organiser leur surveillance interne des risques, cette mesure permet d’assurer le bon suivi des risques dans chaque établissement et l’évaluation de la qualité de leurs actifs. Le ratio Cooke devient le ratio McDonough (toujours 8%), la mesure des fonds propres intégre le risque opérationnel et la notion de fonds propres Tier One : les fonds propres durs.
Il s’organise en trois piliers : Les fonds propres, la surveillance des risques et la transparence

Bale III

La réforme de Bâle III vise à renforcer la stabilité du système bancaire en proposant une révision des règles bancaires prudentielles existantes. Elle introduit de nouvelles mesures qui seront appliquées progressivement à partir de 2013 (Basel Committee on Banking Supervision, 2010). Ces dernières visent essentiellement à renforcer la qualité et le niveau des fonds propres des banques (A terme le ratio de fonds propres sur engagement passera de 8% en 2015 à 10.5% en 2019), à surveiller la liquidité, à instaurer un ratio d’effet de levier et à introduire une dimension macroprudentielle et contracyclique, négligeant cependant la surveillance du risque opérationnel.

Aux risques recensés par les travaux de bale, on ajoute la définition du risque opérationnel de Danièle N. (2006) qui prend en compte aussi les risques juridiques, administratifs, les risques d’ordre technique ou technologique, tels que les risques associés aux systèmes d’information, de gestion et de procédures, les risques environnementaux, tels que les risques économiques, politiques, sociaux systémiques, climatiques…Toutefois le risque opérationnel exclus le risque stratégique et le risque de réputation. Ce qui est n’est pas facile, car cette agrégation de risques hétérogènes rend délicate toute identification précise du risque opérationnel, d’autant plus que ses manifestations sont souvent difficiles à isoler (Danièle N., 2006).
3) La gestion du risque opérationnel
La gestion des risques opérationnels comporte quatre étapes: l’identification l’évaluation, la mesure, le traitement des risques, le suivi et la maîtrise du risque opérationnel. Ainsi, ces risques devront être communiqués aux différentes parties prenantes.
La première étape consiste en l’identification des risques opérationnels qui permet d’associer à chaque processus les incidents potentiellement susceptibles d’en perturber le déroulement et d’entraîner des pertes ou la non réalisation des objectifs (en termes de qualité et/ou de délai). Ensuite, l’évaluation consiste à évaluer chaque événement de risque en termes de : probabilité (ou fréquence) d’occurrence, perte (ou impact) potentielle en les rattachant chacun à l’entité métier concernée et à une catégorie de risques permettant ensuite l’agrégation des données. Les outils comme la cartographie, les indicateurs de risques et de l’auto-évaluation des risques permettent aux banques d’identifier et d’évaluer leurs risques opérationnels. En effet, la cartographie représente un support de base formel pour la mise en place des indicateurs de risques, de type statistique et souvent financier, qui fournissent un aperçu de la position de la banque relativement au risque et qui sont périodiquement suivis et revus afin de compléter le dispositif d’alerte, d’anticiper les pertes potentielles futures et d’enrichir les bases notamment pour les incidents avérés et/ou à faible fréquence. Ces indicateurs sont de deux types :
– Les indicateurs clés de risques (Key Risk Indicators) qui sont spécifiques à chaque activité et cnstituent des indices de pertes ou de danger à venir;
– Les indicateurs clés de performance (Key Performance Indicators) qui constituent des mesures d’évaluation de la qualité d’une activité.
Ensuite, la phase de traitement des risques opérationnels permet de déterminer une réponse adaptée au risque ainsi évalué, compte tenu de l’appétence de la banque pour le risque. Les banques ont le choix entre cinq (5) types de réponse pour faire face à ces risques :
– Transfert : le risque est déplacé vers une tierce partie soit par le biais de l’assurance soit
via la sous-traitance d’une activité risquée ;
– Evitement : on refuse d’assumer le risque plus longtemps (ce qui se traduit par l’extinction de l’activité) ;
– Autofinancement : on assure le risque en interne en le provisionnant ou en le refacturant (cas des fonds propres règlementaires calculés selon Bâle II.) ;
– Réduction : on diminue la probabilité ou l’impact du risque par tout type d’action hors autofinancement et transfert (mise en place de contrôle, action ponctuelle, projet qualité ou mise en place de mesures de sécurité…). la réduction du risque opérationnel fait intervenir le système global de contrôle interne. En effet, selon JIMENEZ & al (2008 :129), « il faut entendre par système global de contrôle interne, tous les éléments qui contribuent, de par leur bon fonctionnement au quotidien, à la sécurisation du dispositif ».
– Acceptation : on supporte le risque en l’état.
Enfin, au-delà des actions correctives et préventives, le dispositif de gestion des risques opérationnels lui-même doit être constamment amélioré suite aux incidents et aux résultats des contrôles et des audits. L’objectif du dispositif de gestion des RO est d’offrir une compréhension de ces risques, un dispositif d’alerte et un suivi des actions de mitigation entreprises est nécessaire. C’est la raison pour laquelle les reportings et tableaux de bords font partie intégrante du dispositif et aident au pilotage.
4) Analyse comptable du risque
Pour toute organisation, un risque est un évènement incertain dont les conséquences seraient négatives pour l’entreprise, à savoir un risque susceptible de provoquer une sortie de ressources. En comptabilité, le risque se manifeste soit par l’enregistrement d’une provision, soit pas une information en annexe (passif éventuel). A titre d’illustration, un litige en cours génère une obligation actuelle, même si le résultat du procès demeure incertain. Une provision peut alors se justifier. Par ailleurs, l’entreprise ne doit pas provisionner pour des procès éventuels qui n’ont encore aucun début d’existence. Les risques potentiels, basés sur de simples projections, sont exclus des provisions. (Olivier Vidal, Plot Emmanuelle, 2009).
b. la performance financière
La mesure de la performance peut être financière ou non-financière. Les mesures financières sont utilisées depuis très longtemps, cependant la littérature critique ce genre de mesure de performance, car elle est souvent dépassée, tournée vers le passé, manque de capacité prévisionnelle et axée sur le court terme. Chenhall (2005) quant à lui, indique cependant qu’il est difficile d’établir ou d’évaluer le bénéfice par une mesure de performance non financière. Ittner& al. (2003) quant à eux, concluent dans leur étude en précisant que les mesures non-financières sont souvent axées sur du long terme et n’amènent pas d’effet immédiat pour l’entreprise. Ainsi, l’évaluation est difficile alors que le dirigeant a besoin de valider l’impact de telles mesures (Bourne et al., 2002), ce qui fait sans doute que les indicateurs non financiers sont souvent moins utilisées ou du moins utilisées de façon plus restreinte que les mesures financières. Nous sommes d’avis avec Bourne et Al , dans la mesure où, nous envisageons d’analyser l’impact de la gestion des risques opérationnels sur la performance financière des banques. Et pour ce faire, nous avons décidé de mesurer la performance à travers les mesures financières qui non seulement sont plus faciles à déterminer, mais permettent de voir dans l’immédiat l’impact des pratiques de gestions des risques.
Pour appréhender la performance financière, la littérature comme nous l’avons indiqué plus haut nous présente différents points de vue qui sont basés sur les perceptions que les auteurs ont de la performance et sur leurs objectifs poursuivis. Ce qui a conduit à une absence d’unanimité sur les indicateurs à utiliser pour la mesure de la performance financière. Pour ce qui nous concerne, nous utiliserons les indicateurs suivants : le produit net bancaire, le résultat net d’exploitation, le return on assets (ROA), le coefficient d’exploitation (CE) et le Return on equity (ROE) que nous allons présenter brièvement ci-dessous :
 Le produit net bancaire (PNB):
C’est un indicateur qui rend compte de l’ensemble des activités de la banque. Il correspond à la valeur ajoutée de l’établissement de crédit et a pour but de financer les frais généraux et les risques.
PNB = Produits bancaires (intérêts reçus, les commissions reçues et les autres produits d’exploitation bancaire) – charges bancaires (les intérêts versés, les commissions payées et les autres charges d’exploitation bancaires).
 Le résultat net d’exploitation (RN):
Selon Coussergues (2007 : 119) « outre le résultat avant impôt, ce solde tient compte des produits et charges exceptionnels, des dotations ou des reprises au fonds pour risques bancaires généraux, et de l’impôt sur les sociétés ». Il représente la part résiduelle revenant aux actionnaires.
RN = RBE – (dotations aux provisions + pertes sur créances irrécupérables)- impôt
 Return on Assets (ROA):
Il met en évidence le rendement de l’ensemble des actifs constitués par la banque.
ROA= Résultat Net / Total actif
 Return on Equity (ROE):
Ce ratio intéresse particulièrement les actionnaires dont l’attention se porte sur le profit qui rémunère leurs apports, il insiste sur les fonds propres car l’activité de banque est affectée par des risques, pour elle-même et pour ses clients : les profits de la banque doivent servir non seulement à rémunérer ses actionnaires, mais aussi à renforcer lesdits fonds propres, dernier recours en cas de réalisation du risque
ROE= Résultat Net / Fonds propres.
 Le coefficient d’exploitation:
C’est un indicateur utilisé dans la profession bancaire qui correspond au rapport des charges d’exploitation (frais de personnel, dotation aux amortissements et aux provisions sur les immobilisations corporelles et incorporelles, autres services externes) divisé par le produit net bancaire. Il mesure l’efficacité de l’exploitation d’une banque.
CE= Charges d’exploitation/Produit net bancaire.

2. La relation gestion des risques / performance
Les travaux antérieurs montrent un certain désaccord en ce qui concerne le lien entre les pratiques de gestion des risques et la performance financière des organisations. De nombreuses recherches (Giorgio Stefano Bertinetti, Elisa Cavezzali et Gloria Gardenal (2013); Nocco&Stulz, 2006) établissent un lien positive entre la gestion des risques et la performance de l’organisation. Pendant que d’autres comme celle de Pagach&Warr (2010), Roslida Ramlee et Normah Ahmad (2015) soutiennent que l’adoption d’un système de gestion des risques n’a aucun effet sur la performance financière de l’entreprise.
a. Quelques études qui soutiennent que la gestion des risques a un impact positif sur la performance des organisations
1) Les recherches de Giorgio Stefano Bertinetti, Elisa Cavezzali et Gloria Gardenal (2013)
Les recherches de Giorgio Stefano Bertinetti, Elisa Cavezzali et Gloria Gardenal (2013) ont porté sur l’impact de l’adoption de la gestion des risques sur la valeur de l’entreprise et sur les déterminants du choix de la gestion des risques. Ils ont travaillé sur un échantillon de 200 entreprises, qui comportait à la fois des entreprises du secteur financier et non financier. Ils ont trouvé que le management des risques impactait positivement la valeur des entreprises européennes.
2) Les études Nocco et Stulz (2006)
Les recherches de Nocco et Stulz montrent comment la gestion des risques crée de la valeur pour les actionnaires. Ils présentent les avantages du dispositif de la gestion des risques. Selon eux, la gestion des risques crée de la valeur pour l’entreprise et elle a un avantage concurrentiel.
b. Quelques études qui soutiennent que la gestion des risques n’a pas un impact positif sur la performance des organisations
1) Les études de Roslida Ramlee et Normah Ahmad (2015)
Roslida Ramlee et Normah Ahmad (2015) analysent dans leur étude les performances financières des entreprises non financières. Les auteurs ont collectés les données sur un échantillon de 74 entreprises parmi lesquels ils y avaient des entreprises avec un comité de gestion des risques et d’autres sans comité de gestion des risques. La performance financière a été mesurée par le ROE, ROA, le Q de Tobin. Les résultats de leur étude n’ont montré aucun impact significatif de la gestion des risques sur la performance des entreprises non financière en Malaisie. Selon cette étude, les entreprises appliquant la gestion des risques ne sont pas plus performantes que celle n’appliquant pas la gestion des risques.
2) Les recherches de Pagach et Warr (2010)
Pagach et warr ont étudié les effets de la gestion des risques sur la performance des entreprises à partir de l’analyse des caractéristiques financiers, des actifs et du marché. Ils ont utilisé un échantillon de 106 entreprises qui ont embauché un gestionnaire des risques pour les accompagnés dans la pratique de gestion des risque. Leurs résultats à partir de leur échantillon ne leurs ont pas permis de confirmé la proposition selon laquelle la gestion des risques crée de la valeur. Pagach et Warr pensent que les partisans selon lesquels la gestion des risques impacte positivement la performance des entreprises doivent fournir le programme de mise en œuvre du management des risques et les indicateurs à partir desquels les performances de ce programme peuvent être mesurées. Pour eux, des études supplémentaires sur la gestion des risques doivent être menées pour confirmer que la gestion risques a des effets sur la performance des entreprises.
II- HYPOTHESES ET METHODOLOGIE
1. HYPOTHESES
L’objectif principal qui découle de notre recherche est le suivant:
 Etudier le lien entre les pratiques de gestion des risques opérationnels et la performance financière des banques marocaines cotées en bourse.
Notre hypothèse nulle Ho que l’on cherche à vérifier est la suivante : les (4) phases du processus de gestion des risques opérationnels à savoir l’identification, l’évaluation, et le traitement des risques operationnels ainsi que le suivi des dispositifs de gestion des risques opérationnels contribuent à l’amélioration de la performance financière des banques marocaines cotées en bourse.

2. METHODOLOGIE
La méthodologie que nous avons adoptée pour cette étude afin de nous permettre de vérifier notre hypothèse procède par trois étapes :
 La première est la construction d’un questionnaire adéquat pour mesurer les variables nécessaires aux différentes analyses ;
 La deuxième étape est la réalisation d’une enquête auprès d’un échantillon constitué des banques marocaines cotées en bourse et la construction d’un fichier de données des différentes banques.
 Enfin, la troisième et dernière étape sera celle de l’analyse et de la modélisation des résultats.
a. Population
Pour la réalisation de cette recherche, la population qui constitue notre cible est l’ensemble des banques marocaines cotées en bourse à savoir La Banque Marocaine pour le Commerce et l’Industrie (BMCI), la Banque Populaire (BP), Attijariwafa Bank, Crédit immobilier et hôtelier (CIH) Bank, La Banque marocaine du Commerce extérieur (BMCE bank), et Crédit du Maroc.
Pour une question de fiabilité de données comptables nous utiliserons uniquement les documents dont les comptes sont certifiés par un commissaire au compte. Ainsi donc, nous avons constitué un échantillon de 6 banques avec un taux de réponse de 90%. Les données financières utilisées sont sur une période de 5 ans (de 2013 à 2017).
b. Mesure des variables

Pour procéder à l’analyse de nos résultats et ainsi pouvoir déterminer le lien entre nos deux variables nous utiliserons la loi statistique de khi-carré. Le test de khi- carré cherche à tester si deux variables sont indépendantes. On cherche à vérifier si l’association des deux variables est suffisamment forte pour que l’hypothèse de leur indépendance puisse être rejetée. Par indépendantes, on veut dire que le fait d’appartenir à unemodalité de la première variable n’a pas d’influence sur la modalité d’appartenance de la deuxième variable. Il indique l’existence de lien entre deux variables. Le principe est de comparer la distribution observée, à une distribution théorique qui correspond à l’hypothèse selon laquelle les deux variables sont indépendantes.
Notre modèle d’analyse porte sur deux types de variables d’actions : une variable dépendante
et des variables indépendantes :

1) Mesure de la variable dépendante

La performance financière représente la variable dépendante et inclut la rentabilité financière, le PNB, le résultat net d’exploitation et les ratios de performance (ROE, ROA et CE) que nous avons choisi et défini dans la revue de littérature. Avant de réaliser le test khi carré, il s’avère nécessaire de présenter ces indicateurs pour appréhender la culture du risque. Pour des mesures de confidentialité demandées lors des entretiens, nous allons analyser les résultats de notre test khi-carré de manière anonyme. Les tableaux ci-dessus présentent ces différents indicateurs que nous allons interpréter par la suite :
Année Le produit net bancaire
BMCE AWB BMCI BP CIH CDM
2013 4 809 284 10 135 404 2 852 720 4 243 983 1 438 202 1 952 127
2014 5 518 532 11 448 552 3 082 544 5 201 352 1 461 575 1 972 701
2015 5 374 331 10 840 770 2 959 236 5 297 372 1 461 576 1 934 396
2016 6 136 373 14 235 602 2 841 131 5 926 484 1 517 146 1 994 394
2017 6 208 130 11 502 724 2 708 058 6 089 556 1 652 911 2 077 106
Concernant le PNB qui représente la marge brute dégagée par les banques sur l’ensemble de leurs activités bancaires, à laquelle sont ajoutés les produits accessoires. Nous remarquons que les banques BMCE, AWB, BP, CIH, CDM ont enregistré un taux de croissane annuel moyen respectivement de 6.59%, 3.21%, 9,45%, 3,54% et 1,59% tandis que la BMCI a réalisé un taux de décroissance annuel moyen de -1.29%.
Année Le coefficient d’exploitation
BMCE AWB BMCI BP CIH CDM
2013 60,17% 36,86% 47,97% 52,43% 54,58% 54,80%
2014 54,87% 34,30% 48,31% 45,56% 60,80% 55,80%
2015 60,71% 38,02% 51,60% 47,01% 59,88% 57,09%
2016 56,92% 30,10% 55,43% 45,08% 61,11% 57,61%
2017 58,33% 39,39% 56,85% 47,95% 57,85% 57,62%
Le coefficient d’exploitation moyen des banques AWB, BMCI, BMCE, BP, CIH, et CDM s’établit respectivement à 58,20%, 35,73%, 52,03%, 47,61%, 58,84%, et 56,58% durant la période allant de 2013 à 2017, nous pouvons donc dire que la proportion des gains bancaires absorbés par les coûts fixes est bonne. En effet, Plus ce coefficient est faible, plus la banque est rentable. toutefois un coefficient très bas peut dissimuler une situation de liquidité et de solvabilité insuffisante. A contrario, un coefficient élevé peut résulter de facteurs non récurrents comme des dépréciations ou encore des charges exceptionnelles.
Année Le résultat net d’exploitation
BMCE AWB BMCI BP CIH CDM
2013 634 053 2 623 353 376 253 1 219 132 – 63 925 -249 390
2014 200 476 2 659 913 – 177 059 1 182 174 68 312 -261 002
2015 524 110 2 498 066 160 214 1 474 029 211 482 -280 293
2016 920 683 6 117 072 – 523 686 1 354 595 108 460 -686 545
2017 -146 001 2 902 723 – 111 155 1 138 620 227 093 -157 143
Le Resultat net d’exploitation qui mesure la performance de l’activité de la banque diminué du montant de l’impôt s’étabit en moyenne pour la BMCE, AWB, BMCI, BP, CIH et CDM respectivement à 426 664, 3 360 225, -55 087, 1 273 710, 110 284, -326 875. Nous remarquons un investissement massif au niveau des dotations aux provisions et pertes sur créances irrécouvrables.
Année Return on equity (ROE)
BMCE AWB BMCI BP CIH CDM
2013 8,39% 12,01% 7,38% 9,24% 10,67% 7,47%
2014 8,79% 12,22% 5,63% 9,05% 10,81% 5,81%
2015 9,18% 11,97% 5,03% 8,47% 10,70% 2,03%
2016 9,06% 19,63% 3,31% 8,99% 10,09% 4,92%
2017 9,77% 11,23% 6,16% 9,46% 9,79% 7,07%
Le « Return On Equity » ou rentabilité des fonds propres correspond à la rentabilité de l’argent apporté par les actionnaires à la banque : il quantifie le montant des bénéfices réalisés en pourcentage de l’investissement en capital car l’activité de banque est affectée par des risques, pour elle-même et pour ses clients : les profits de la banque doivent servir non seulement à rémunérer ses actionnaires, mais aussi à renforcer lesdits fonds propres, dernier recours en cas de réalisation du risque. Plus le ROE est élevé, plus les capitaux utilisés par les banques sont rentables. La moyenne du ROE par banque durant la période allant de 2013 à 2017 s’élève à 9,04% pour la BMCE, 13, 41% pour AWB, 5, 50% pour la BMCI, 9,04% pour la BP, 10,41% pour CIH et 5,46% pour CDM.
Année Return on assets (ROA)
BMCE AWB BMCI BP CIH CDM
2013 0,66% 1,12% 0,98% 0,96% 1,26% 0,59%
2014 0,73% 1,22% 0,72% 0,98% 1,25% 0,49%
2015 0,70% 1,27% 0,75% 0,92% 1,19% 0,17%
2016 0,65% 2,31% 0,45% 0,95% 1,07% 0,40%
2017 0,72% 2,31% 0,79% 0,96% 0,95% 0,59%
Le rendement de l’actif des banques marocaines cotées en bourse tourne autour de 0.94% durant la période allant de 2013 à 2017. Cette moyenne est en dessous des normes prudentielles qui sont de 2%.
2) Mesure des variables indépendantes
Ce sont les variables qui influencent la performance financière et sur lesquelles l’organisation
peut agir efficacement afin de les améliorer. Dans le cas de notre étude nous cherchons à
démontrer qu’une bonne gestion des risques opérationnels influence la performance
financière. Et nous choisissons comme variables indépendantes les différentes étapes du
processus de gestion des risques opérationnels car leur mise en pratique détermine l’efficacité
ou non de toute politique de gestion des risques et l’organisation pourrait agir sur elle à sa
convenance. Ces étapes sont :

– L’identification des risques opérationnels ;
– L’évaluation des risques opérationnels ;
– Le traitement des risques opérationnels ;
– Le suivi et le pilotage du dispositif de gestion des risques opérationnels.
c. Modèle :

Figure 1 : Modèle théorique de l’impact des pratiques de gestions des risques
opérationnels sur la performance financière

Variables Variable
Indépendantes dépendante

– Identification des risques opérationnels. – Résultat net d’exploitation;
– Evaluation des risques opérationnels; – Taux de rentabilité financière;
– Traitement des risques opérationnels; – Coefficient d’exploitation;
– Suivi et pilotage du dispositif de gestion – Produit Net Bancaire;
des risques opérationnels. – Return on assets (ROA).

Afin de répondre à notre problématique nous utiliserons le test Khi carré qui est obtenu en appliquant la formule suivante :
X2=∑ (E0-Et) 2/Et
E0 : effectif observé
Et : effectif théorique.

III- RESULTATS:
Après réalisation du test khi-carré, nous résumons les résultats dans le tableau récpitulatif suivant :

Etapes
du processus
de gestion
des risques
opérationnels

I.P.F.
Khi-Carré
Valeur critique

Interprétation
B1 B2 B3 B4 B5 B6
Identification-
Evaluation
(cartographie
des risques, indicateurs
de risques et
auto-
évaluation
des risques) – PNB
– RN
– CE
– ROE
– ROA

4,696

1,935

1,445

5,236

5,058

6,593

15,51 X2 < n, alors l’hypothèse est maintenue. L’étape d’Identification-
Evaluation contribue à l’amélioration
de la performance financière.

Traitement
(Acceptation,
Réduction,
Evitement,
Transfert)

– PNB
– RN
– CE
– ROE
– ROA

0,202

0,280

0.205

0,202

2,883

0,195

21,03 X2 < n, alors l’hypothèse
est maintenue. La
variable traitement des risques opérationnels est parfaitement associé à
la variable indicateurs
de performance financière. On peut donc conclure
que la première a une incidence sur l’amélioration de la seconde.
Suivi du
Dispositif
(Contrôle,
pilotage,
et reporting) – PNB
– RN
– CE
– ROE
– ROA

0,411

0,202

0,831

0,158

0,158

0,247

15,51 X2 < n, alors l’hypothèse est maintenue. Le suivi du dispositif de gestion des risques opérationnels a
une incidence sur les déterminants de la performance financière.
Pour la phase d’identification- évaluation des risques opérationnels, nous obtenons khi carré égal à 4,696, 1,935, 1,445, 5,236, 5,058, 6,593 respectivement pour les banques B1, B2, B3, B4, B5 et B6. Le khi-carré étant inférieur à la valeur critique de 15,51 au seuil de sgnification de 5% alors notre hypothèse Ho est vérifiée. Les deux variables ne sont pas indépendantes ce qui implique que l’identification-évaluation contribue à l’amélioration de la performance financière. D’après les entretiens réalisés avec 5 directeurs représentants différentes directions à savoir la Direction générale et la Direction des risques des 6 differentes banques nous pouvons déduire que la cartographie des risques opérationnels et les indicateurs de risques opérationnels n’impactent pas vraiment l’évolution du PNB du fait que le risque bancaire n’a pas d’impact sur l’activité de l’établissement du moins à court terme. Par ailleurs, La cartographie des risques a une incidence sur l’amélioration du résultat net d’exploitation parce que plus on identifie les sources des risques plus les dispositions prudentielles sont prises et plus la rentabilité s’améliore. En ce qui concerne le coefficient d’exploitation qui est le rapport entre les charges d’exploitation et le PNB, les charges sont automatiquement aggravées par les pertes de toutes sortes et réduisent le rapport. Quant aux indicateurs de rentabilité à savoir le ROE et le ROA, les outils lors de la phase d’identification-évaluation des risques opérationnels ont une incidence sur l’amélioration de ces deux indicateurs parce que la rentabilité est directement impactée par le risque opérationnel. Par ailleurs, l’outil d’auto évaluation des risques peut impacter l’evolution du résultat net d’exploitation, le coefficient d’exploitation, le ROE et le ROA parce que leur variation peut avoir pour origine une perte due à un risque opérationnel.

Pour la phase de traitemet du risque opérationnel, nous obtenons khi carré égal à 0,202, 0,280, 0,205, 0,202, 2,883, 0,195 respectivement pour les banques B1, B2, B3, B4, B5 et B6. Le khi-carré étant inférieur à la valeur critique de 21,03 au seuil de signification de 5% alors notre hypothèse Ho est vérifiée. Les deux variables ne sont pas indépendantes ce qui implique que le traitement du risque opérationnel contribue à l’amélioration de la performance financière. l’option d’acceptation du risque a un impact sur l’évolution du PNB car plus ce dernier est important plus il peut absorber le risque et inversement. Aussi, l’option d’acceptation du risque a impact sur le résultat net d’exploitation car plus celui-ci est important plus il sert d’amortisseur. S’agissant du coefficient d’exploitation, Plus le PNB est important, moins le coefficient d’exploitation est important, c’est donc une conséquence et non un amortisseur, et pour les indicateurs de rentabilité ROE et ROA Plus le résultat excédentaire est important, moins le risque peut avoir des conséquences néfastes sur l’établissement. Quant à l’option de transfert du risque opérationnel, il n’est possible que moyennant la titrisation des crédits.Pour l’option de réduction du risque opérationnel, le PNB est impacté parce que plus l’activité est importante, plus elle amortit l’impact du risque. Pareil pour le résultat net d’exploitation, Plus la rentabilité est importante, plus elle amortit l’impact du risque. Cette option a également une incidence sur l’évolution du coefficient d’exploitation, ROE et ROA.

Pour la phase du suivi du dispositif de gestion des risques opérationnels, nous obtenons khi carré égal à 0,411, 0,202, 0,831, 0,158, 0,158, 0,247 respectivement pour les banques B1, B2, B3, B4, B5 et B6. Le khi-carré étant inférieur à la valeur critique de 15,51 au seuil de signification de 5% alors notre hypothèse Ho est vérifiée. Les deux variables ne sont pas indépendantes ce qui implique que le suivi du dispositif du risque opérationnel contribue à l’amélioration de la performance financière des banques. Ceci aux moyens de contrôle, de pilotage et de reporting qui ont une incidence sur l’amélioration des indicateurs retenus à travers l’étude des variations de ces indicateurs qui permettent de détecter et contrer le risque et aussi l’estimation prévisionnelle de ces indicateurs par exemple un RN prévisionnel de résilience ou un PNB prévisionnel ce qui conduit à un risque opérationnel contrôlé grâce aux procédures et techniques de contrôle en vigueur au sein des établissements de crédits.
Enfin, nous avons retenu lors des entretiens les recommandations suivantes pour meilleure gestion des risques opérationnels qui a une incidence sur l’amélioration de la performance financière:
– Les banques devraient identifier et évaluer le risque opérationnel inhérent à tous les produits, activités, processus et systèmes importants. Elles devraient aussi, avant de lancer ou d’exploiter des produits, activités, processus et systèmes nouveaux, soumettre à une procédure adéquate d’évaluation le risque opérationnel qui leur est inhérent.
– Les banques devraient mettre en œuvre un processus de suivi régulier des profils de risque opérationnel et des expositions importantes à des pertes. Les informations utiles à une gestion dynamique du risque opérationnel devraient être régulièrement communiquées à la direction générale et au conseil d’administration.
– Les banques devraient adopter des politiques, processus et procédures pour maîtriser et/ou atténuer les sources importantes de risque opérationnel. Elles devraient réexaminer périodiquement leurs stratégies de limitation et de maîtrise du risque et ajuster leur profil de risque opérationnel en conséquence par l’utilisation de stratégies appropriées, compte tenu de leur appétit pour le risque et de leur profil de risque globaux.
– Les banques devraient mettre en place des plans de secours et de continuité d’exploitation pour garantir un fonctionnement sans interruption et limiter les pertes en cas de perturbation grave de l’activité.

Conclusion :
De ces différentes analyses, nous avons pu noter que les différentes phases du processus de gestion des risques ont une incidence sur les indicateurs de la performance financière. Nous pouvons donc conclure que la gestion des risques opérationnels a effectivement une incidence sur l’amélioration des critères de performance financière de la banque. Aussi, les résultats issus du traitement des données recueillies, nous ont permis de repérer des pratiques de gestion des risques ayant une influence sur la performance financière.
Par ailleurs, il s’avère nécessaire de rappeler les bonnes pratiques permettant de favoriser, appréhender et maîtriser le risque opérationnel mises en place par le comité de Bâle sur le contrôle bancaire. Ces bonnes pratiques se déclinent en quatre (4) points : l’élaboration d’un environnement adéquat pour la gestion du risque opérationnel, la gestion du risque (identification, évaluation, suivi et maîtrise/atténuation du risque opérationnel), le rôle du superviseur et le rôle de la communication financière.
Notre modèle d’analyse à travers le test « khi carré » nous a permis après présentation des différents indicateurs de performance financière d’étudier le lien d’indépendance entre la gestion des risques opérationnels et la performance financière des banques marocaines cotées en bourse. Toutefois, la limite des tests de khi-carré et des analyses descriptives en générale c’est qu’ils ne permettent pas de répondre à la question : pourquoi ? C’est pour cette raison que nous avons compléter nos résultats par des éléments non statistiques notamment des entretiens pour mieux comprendre nos résultats.
Ces résultats pourront être complétés par ceux d’autres travaux visant à tester les pratiques de couverture de risques. Ainsi, il sera possible d’apprécier l’impact de la gestion des risques sur différents axes de la performance car les objectifs de la politiques de gestion des risques opérationnels étant de sécuriser les résultats en assurant une meilleure maîtrise des risques opérationnels, de se doter de dispositifs et d’outils permettant de mieux gérer leurs activités et optimiser l’allocation des fonds propres par l’amélioration en continu des processus de gestion des risques opérationnels et répondre aux exigences réglementaires (Jimenez et al, 2008), nous pensons que la gestion des risques peut avoir un impact sur les autres axes de la performance.

Bibliographie :
– AMADIEU Daniel (2006), Eléments essentiels pour une bonne gestion du risque
opérationnel, Revue d’économie financière, n° 84, 93-103.
– Angelini P. et al. (2011) – Basel III: Long-term impact on economic performance and fluctuations – Staff Report – FED – N° 485.
– BIS (2011), Principles for the Sound Management of Operational Risk, Basel Committee on Banking Supervision, BIS 19 p.
– Claudio Borio (2010) et al. – An assessment of the long-term economic impact of stronger capital and liquidity requirements – BCBS.
– Chun S. & al. (2012) – The Impact of Strengthened Basel III Banking Regulation on Lending Spreads – Bank of Korea
– Danièle N. (2006), le champ du risque opérationnel dans bâle II et au-delà, Economica, p. 4.
– Demaria S. et al. (2014) – Les normes prudentielles et comptables : Quel impact sur le rôle des banques dans le financement de l’investissement à long terme ?
– Elliott D. (2009) – Quantifying the Effects on Lending of Increased Capital Requirements– The Brookings Institution.
– Garboua V. & Maarek G. (2014). – Trois critiques de la régulation prudentielle des banques – Revue de la stabilité financière – Banque de France – N° 18.
– GROSJEAN Patrice & VIEL Thibaut (2007), Risques opérationnels : de la conformité
à la performance, Revue Banque, n°687, 46-49.
– Jackson P. et al. (1999) – Capital requirements and Bank behavior: The impact of Basle accord – BSBS working papers – N° 1
– PIERRE Antoine (2009), La gestion des risques opérationnels, livre blanc, 60p.
– PIGET Patrick (2009) La rentabilité financière à travers le système réellement modifié
de Du Pont de Nemours, La revue du financier N 182-183 : 196-202.
– RADJABOU Mohamed (2007), Gestion du capital : L’incitation au transfert de
risques, Revue Banque, n° 688, 41-42.
– RENOUX Etienne, DENIAU Philippe (2006), La cartographie du risque opérationnel :
outil réglementaire ou outil de pilotage ?, Revue d’économie financière, n°84, 157-172.
– THORAVAL Pierre-Yves (2006), Le dispositif de Bâle II : rôle et mise en œuvre du
pilier 2, Revue Banque, n°9,125-132.

ANNEXE

Questionnaire:

Répondez aux questions suivantes et entourez la réponse qui correspond à la grille de votre choix.

1. Pensez-vous que les risques opérationnels devraient être gérés au même titre que les
autres risques bancaires
a) Oui
b) Non
2. Selon vous la gestion des risques opérationnels engendre des coûts supplémentaires ?
a) Oui
b) Non
3. Pouvez-vous nous citez les indicateurs de performance financière que vous connaissez ?

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4. Pensez-vous que la cartographie des risques peut impacter l’évolution du PNB, RN, CE, ROE et ROA ?
a) Oui
b) Non
5. Le traitement des risques pourrait-il avoir des effets sur l’amélioration de la
performance financière ?
a) Oui
b) Non
6. Le processus de gestion des risques opérationnels selon vous contribue-t-il à ?
a) L’amélioration du résultat net d’exploitation
b) L’amélioration du coefficient d’exploitation
c) L’amélioration de la performance financière à travers les indicateurs de rentabilité

7. Qu’en est-il pour le pilotage par le risque opérationnel et l’environnement du reporting?

——————————————————————————————
8. Quelles sont vos recommandations pour une meilleure gestion des risques opérationnels?

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