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Santé et développement durable.

Résumé:

La santé est une préoccupation majeure du développement durable comme le souligne le principe I de la déclaration de Rio sur l’Environnement et le Développement en 1992 qui affirmait : « les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature ».

L’interdépendance entre dégradation de l’environnement, respect des aspects sociaux, processus de développement et santé est un enjeu principal du développement durable. En effet, la santé peut être à l’origine de ralentissement économique. Elle est, dans d’autres cas, fortement dégradée par les processus de développement eux –mêmes. L’évolution et la dégradation de l’environnement ont des effets sur la santé humaine de plus en plus marqués. L’interdépendance entre qualité environnementale et santé publique fait ainsi apparaître de nouveaux risques pour le IIIème millénaire.

La crise écologique globale impacte la santé. Au quotidien, les expositions à la pollution, aux ondes électromagnétiques, la qualité de l’alimentation, la santé au travail  imposent de nouveaux questionnements sur nos modes de vie, sur l’environnement et sur les inégalités. La santé doit devenir une nouvelle grille de lecture de notre évolution surtout avec le vieillissement de la population mondiale et à la dégradation de l’environnement. C’est pourquoi il faut agir enveillant sur le développement lié à la santé avec :

Les participants à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20) ont adopté une série de mesures susceptibles de contribuer à rendre le monde plus équitable, plus propre, plus écologique et plus prospère et ils ont pris acte des liens importants qui existent entre la santé et le développement. Une meilleure santé est «à la fois une condition préalable, le résultat et un indicateur des trois volets du développement durable».

Mots clés :

Développement, durable, santé, objectif, économique, social, environnement.

Introduction

La santé est au centre du développement durable, dont l’enjeu est l’interdépendance entre dégradation de l’environnement, respect des aspects sociaux, processus de développement économique et santé.

La santé est devenue une nouvelle grille de lecture de notre évolution ; elle est intrinsèque au développement durable, dont la finalité est l’être humain. L’équilibre entre environnement, économie et social n’a de sens que s’il est tourné vers la personne humaine, et répond à ses besoins fondamentaux. À ce titre, la santé est un besoin vital, et ne signifie plus seulement ne pas être malade, mais vivre bien. En effet, en 1992, le principe I de la déclaration de Rio sur l’Environnement et le Développement affirmait : « les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature. ».

La santé a été réaffirmée par l’ONU comme faisant partie intégrante des droits humains essentiels à travers les ” objectifs du millénaire pour le développement ” de manière visible en 2000. Ainsi, sur les 8 Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) adoptés en 2000, la santé a été présente dans 3 objectifs : Réduire la mortalité des enfants de moins de 5 ans « Objectif 4 », celle de l’amélioration de la santé maternelle « objectif 5 » et celle de Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies « objectif 6 ». Et même au niveau du denier programme du développement durable mis en place au Sommet sur le développement durable le 25 Septembre 2015, les États membres de l’ONU ont adopté un nouveau programme nommé « Objectifs de Développement Durable ODD » qui comprend un ensemble de 17 objectifs mondiaux dont la santé qui a pris l’objectif 3 : « Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge ». Qui fait de la santé un résultat à atteindre en tant que tel. Cependant, elle est aussi présentée comme un moyen d’atteindre les autres objectifs et comme un indicateur fiable des progrès globaux en matière de développement durable.

Cet aboutissement relève de certains éléments conjoncturels comme une ” demande” d’action et de coopération internationale croissante en matière de santé, surtout en direction des pays pauvres. Ces facteurs conjoncturels ont permis de souligner la nécessité de se préoccuper de la santé dans le monde de manière autrement plus efficace et transversale, notamment en mettant en place des partenariats public/ privé, un fonds mondial, l’implication de la société civile… Les économistes se positionnent pour souligner qu’une amélioration significative de la santé est une condition indispensable pour atteindre un certain niveau de développement économique (Amartya Sen).

La santé est à la fois une condition préalable, le résultat et un indicateur des trois volets du développement durable (OMS, 2012). Les objectifs du développement durable ne peuvent être réalisés qu’en l’absence d’une forte prévalence des maladies transmissibles ou non transmissibles débilitantes et lorsque les populations peuvent atteindre un état de bien-être physique, mental et social.

Ces principes ont été appuyés notamment lors du Sommet sur le développement durable de Johannesburg, en 2002, où, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est emparée de la thématique ” Santé et développement durable “. La déclaration qui en est issue soulignait une idée majeure : le fait de la ” bonne ” santé repose sur les trois piliers du développement durable – l’économique, l’écologique, et le social. L’objectif annoncé était la préservation de la santé des générations futures tout en apportant une vision holistique de la santé et une approche respectueuse de l’équilibre naturel dans le traitement des maladies. La promotion de la santé n’est donc pas véritablement absente en matière de développement durable.

La préservation de la santé implique certains préalables qui se situent au cœur du développement durable notamment le climat, la biodiversité, l’absence de toxicité…Ainsi, le développement durable et la santé sont indissociables. Les problèmes d’environnement, de santé et de développement se croisent. La mauvaise santé entraîne une perte de bien-être individuelle et collective. Elle empêche le développement socio-économique. Elle compromet ainsi le développement durable, qui repose sur le développement humain avant tout. La santé doit même se situer au cœur de toute approche de développement durable. Elle est considérée à la fois comme une condition nécessaire au développement durable et comme une finalité.

L’objectif de cette communication consiste à montrer la relation qui existe entre la santé et le processus du développement durable. Ainsi, nous allons assimiler et développer, dans un premier temps, le développement durable, la santé et les facteurs qui l’impactent. Pour traiter par la suite la relation entre la santé et le développement durable afin de terminer notre travail par l’exemple du Maroc.

La notion du développement a évolué dans la pensée économique contemporaine. L’assimilation du développement à la croissance économique, mesurée par l’évolution du PIB ou du PIB par tête, a connu des limites qui sont soulignées dès les années 60 par les économistes structuralistes. Ainsi, Perroux (1961) assimilait le développement aux changements dans les structures institutionnelles de l’économie qui conduisaient à l’accroissement du produit par tête. Dans une conception davantage sociologique, (Penouil, 1979 ; Goussault 1982) considèrent que le développement était conçu également comme la dynamique sociale d’une société qui entre dans un nouveau type de civilisation, ou encore un mouvement par lequel les peuples se constituent comme sujets historiques de leur avenir.

Le développement devient un processus centré sur l’homme – d’où la dénomination de développement “humain” – et sur son bien-être au sens large.Ainsi, le PNUD affirme que “les individus sont la véritable richesse d’une nation. Le développement doit donc être un processus qui conduit à l’élargissement des possibilités offertes à chacun.” (PNUD, 1990, 9). La croissance économique est alors un facteur nécessaire, quoique non suffisant, de développement. Cette conception, défendue entre autres par Sen et le PNUD, appelle la prise en considération d’une palette de déterminants plus large que les seuls déterminants économiques traditionnels et intègre les dimensions sociale, culturelle, politique et éthique du développement (Mahieu, 2000).

Le développement durable est une approche intergénérationnelle et qualitative de l’évolution des sociétés, selon laquelle il est important de léguer aux générations futures un environnement économique, écologique et social au moins aussi bon qu’aujourd’hui.

Au sein des organisations internationales intervenant dans le domaine du développement, un nouveau consensus se fait jour autour du concept de « développement durable ». Ainsi, depuis les échecs plus ou moins retentissants des politiques économiques fondées sur les grandes options du consensus de Washington, les réflexions, au sujet d’un “nouveau paradigme de développement” ont débouché sur une notion, le développement durable qui devient le nouveau dogme de la pensée “développementiste” (TIZIO, 2004). Des travaux aussi éloignés que ceux de l’école de Chicago (Becker, Shultz…) et ceux de Sen, viennent à l’appui des réflexions en termes de développement durable.

La notion de développement durable est définie de plusieurs manières selon les différents courants de pensée économique. Beaumais et Godard (1993) ont présenté ces différentes approches: La première définition du développement durable a été donnée par le rapport Brundtlant, en 1987 ; elle est centrée sur la satisfaction des besoins humains : « Un développement qui s’efforce de répondre aux besoins des générations présentes, à commencer par les plus démunis, sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs». La deuxième est issue de l’économie gestionnaire et pose une exigence minimale de maintien dans le temps d’un stock constant de capital naturel. Une troisième approche, s’inscrivant dans la tradition néoclassique, insiste sur la non-décroissance, de générations en générations, du revenu par tête ou du stock de capital total transmis (PICHERY, 2012).

L’OCDE a ensuite donné la définition suivante du développement durable « il comporte trois dimensions : économique, sociale et environnementale. Le concept de durabilité désigne une gestion des ressources naturelles respectueuse des capacités de reproduction. Dans les sciences sociales, la durabilité va au-delà de la croissance économique et du bien-être matériel, pour englober des considérations d’équité et de cohésion sociale ainsi que la nécessité de se protéger contre des dangers globaux. La notion met l’accent sur les liens et sur la nécessité d’un équilibre entre ces dimensions».

D’après la définition donnée par l’OCDE, on peut déduire que le développement durable a trois dimensions : une dimension environnementale et écologique, une dimension économique, et une dimension sociale. (Graphique 1)

Graphique 1 : les piliers du développement durable

Source : FORBAT, 2014

– Economiquement, il s’agit de créer des richesses et d’améliorer les conditions de vie matérielles.

– Socialement, de satisfaire les besoins en santé, en éducation, en logement, en emploi, de prévenir l’exclusion et de préserver l’équité intergénérationnelle.

– Et du point de vue environnemental, de préserver la diversité des espèces et les ressources naturelles et énergétiques, et de réduire et prévenir les risques et leurs impacts environnementaux.

À ces trois piliers qui sont en interaction, s’ajoute un enjeu transversal, indispensable à la définition et à la mise en œuvre de politiques et d’actions relatives au développement durable : la gouvernance, qui consiste en la participation de tous les acteurs (citoyens, entreprises, associations, élus…) au processus de décision.

 

Dès 1946, soit deux ans avant la création formelle de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la Conférence internationale de la Santé adopte un texte d’une importance fondamentale au regard de la définition qu’il donne de la santé : «La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité, mais un état optimal de bien-être physique, mental  et  social » (OMS, 1946).  Cette  définition,  bien qu’idéaliste, a le mérite de ne pas se limiter aux maladies qu’on a souvent considérées comme des obstacles temporaires ou permanents à la santé, ou comme des dysfonctionnements d’un ou plusieurs éléments du corps humain. Étant donné que cette définition de l’OMS intègre la notion de bien-être social, et par conséquent, les interprétations du concept de santé ont été élargies.

Lawrence (2001) a défini la santé comme : « une condition ou un état de l’être humain qui résulte de ses interactions avec son environnement biologique, chimique, physique et social. »

La définition de la santé ouvre la voie à une prise en compte élargie des facteurs influençant la santé, proposant une vision systémique englobant les facteurs non-biomédicaux (TIZIO, 2004). En fait, cette importance accordée à la notion de bien-être traduit le passage d’une approche biomédicale reposant sur le diagnostic par les médecins et autres spécialistes de la santé de maladies auxquelles correspondent des traitements spécifiques (la maladie est interprétée selon une logique objective/mesurable), à une approche faisant de la maladie un concept largement dépendant de la perception des individus quant à leur situation personnelle en termes de problèmes de santé (logique subjective/vécue), la maladie devenant dès lors un concept potentiellement très vaste (Wikman, Marklund and Alexanderson, 2005).

La santé ne devrait pas être définie seulement en termes d’absence de maladies, d’infections, d’infirmités ou de dépressions psychiques (FORBAT, 2014). La santé (comme la maladie) est au carrefour d’une multiplicité de facteurs environnementaux et humains et des relations multiples entre eux (TIZIO, 2004). Ces relations réciproques englobent l’influence des activités humaines sur leur bien-être, et sur leur condition de vie y compris leur environnement immédiat. Ainsi, pendant les années 1990, décennie marquée par des changements rapides aux niveaux économique, technologique et politique, l’OMS a pris conscience que d’autres facteurs y compris les produits agro-alimentaires, le changement climatique, la globalisation et l’urbanisation exercent aussi une influence de taille sur la santé. Les tendances récentes constituent de nouvelles opportunités et de nouveaux défis quant à l’amélioration de la santé au XXIe siècle à travers une coordination et une collaboration qui transgressent les frontières professionnelles traditionnelles (LANGE, 2006).

Certains auteurs proposent une complexification de la représentation des déterminants de la santé. Dahlgren et Whitehead (1991) distinguent ainsi cinq classes de déterminants imbriqués les unes dans les autres selon une logique spatiale, allant du centre (micro / individu) aux extrémités (macro / environnement général) (PRAZNOCZY,2011).

Graphique 2 – Les déterminants de la santé selon  Dahlgren & Whitehead, 1991

Source : PRAZNOCZY, 2011

Cette conception qui sera affinée par la suite par Lawrence qui mentionne une représentation schématique proposée en reflétant la nature systémique des enjeux soulevés par la santé puisqu’elle évite de hiérarchiser – si ce n’est en importance, du moins spatialement – les déterminants de la santé (Lawrence, 2004 : 490).

La santé est autant une affaire de responsabilité individuelle que de responsabilité collective.Il est impossible de se maintenir en santé sans adopter des comportements adéquats et posséder certaines capacités personnelles, mais notre santé et nos comportements dépendent également d’une foule de facteurs culturels, économiques, sociaux et politiques.

Les indicateurs de l’état de santé sont intimement liés aux déficits des déterminants sociaux et traduisent leur impact sur la santé de la population. Les conditions de vie quotidiennes ont une grande incidence sur l’équité en santé. L’accès à l’instruction, à un logement et à un hébergement de qualité, à de l’eau propre à la consommation et à des services d’assainissement est un droit de l’homme et une condition de base pour mener une vie saine.

Schéma 1 : Les déterminants de la santé selon Lawrence

Source : HACHIMI, 2009

L’état de santé des populations dans des lieux donnés ne résulte pas seulement de nombreux éléments matériels et non-physiques mais aussi de leurs corrélations (Lawrence, 2001).

Dans cette optique, la santé est un atout ou une ressource utile à la vie quotidienne, plutôt qu’un standard ou un objectif à atteindre. Cela implique que la capacité du secteur de la santé à gérer la santé et le bien-être des populations est limitée et qu’une collaboration étroite avec d’autres secteurs est primordiale.

Le rapport sur les déterminants de la santéprésenté par le Secrétariat à la 62ème Assemblée mondiale de la Santé (mai 2009) indique: « Il faut agir sur les déterminants sociaux si l’on veut atteindre les objectifs concernant des maladies données,…, maîtriser et éliminer les épidémies qui mettent en péril des populations tout entières. La plupart des affections prioritaires en santé publique ont en commun d’importants déterminants sociaux, notamment des déterminants de l’exposition aux risques, de la vulnérabilité à la maladie, de l’accès aux soins et des conséquences de la maladie». D’après ce rapport, nous constatons l’importance accordée à la notion de la « santé publique » par l’OMS ; alors que ce qu’on veut dire par la santé publique? Et quels sont ses services ?

L’OMS, en 1952, en donne la définition suivante : « La santé publique est la science et l’art de prévenir les maladies, de prolonger la vie et d’améliorer la santé et la vitalité mentale et physique des individus, par le moyen d’une action collective concertée visant à :

La santé publique est aujourd’hui une discipline autonome qui s’occupe de l’état sanitaire d’une collectivité, de la santé globale des populations sous tous ces aspects : curatif, préventif, éducatif et social. Elle peut être aussi considérée comme une institution sociale, une discipline et une pratique (PICHERY, 2012).

Son champ d’action est vaste, il couvre tous les efforts sociaux, politiques, organisationnels qui sont destinés à améliorer la santé de groupes ou de populations entières. Ceci inclut toutes les approches organisées, tous les systèmes de promotion de la santé, de prévention des maladies, de lutte contre la maladie, de réadaptation ou de soins orientés en ce sens.

Ainsi, la santé publique impose la collaboration interdisciplinaire entre plusieurs département notamment : l’urbanisme, l’énergie, le transport, l’eau et l’assainissement, la protection de l’environnement…

Pour aborder avec succès les questions de santé publique, et pour qu’elle puisse réaliser ses objectifs, il faut :

III-Relation santé et développement durable

 

La santé est une préoccupation majeure du développement durable comme le souligne le principe I de la déclaration de Rio sur l’Environnement et le Développement en 1992 qui affirmait: « les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature (1) » et le document final adopté, par des États Membres de l’ONU, à la Conférence RIO +20 du 20 au 22 juin 2012 qui souligne : « une meilleure santé est à la fois une condition préalable, le résultat et un indicateur des trois volets du développement durable».

En effet, la santé peut être à l’origine de ralentissement économique (ainsi le paludisme a provoqué dans les pays endémiques africains un ralentissement de la croissance économique allant jusqu’à 1,3 % par an) (OMS, 2014). Elle est, dans d’autres cas, fortement dégradée par les processus de développement eux – mêmes : c’est le cas par exemple lorsque le développement s’accompagne de mouvements migratoires, de phénomènes de métropolisation rapides et difficiles à gérer, couplés à une augmentation de la pauvreté et des injustices (UN, 2012).

1-La santé comme facteur de la croissance économique et du développement social.

L’état de santé, en tant que composante du capital humain, joue manifestement un rôle de premier plan dans la marche vers le développement durable.

Ainsi, une population bien nourrie et bien soignée est un facteur déterminant de la croissance économique. L’augmentation de la productivité du travail, induite par l’amélioration des “capabilités” (Sen, op. cit.) des individus, génère une augmentation du revenu national.

La santé produit une amélioration des capacités individuelles de développement personnel, ceci tant au plan physique, qu’intellectuel et émotionnel (WHO, 2001). Elle permet également d’assurer aux individus une certaine sécurité économique dans l’avenir. La santé est ainsi, dans cette perspective, un « input » de la croissance économique et du développement humain à long terme.

Les modèles de croissance macroéconomiques qui utilisent la santé (Barro, Sala-I-Martin, 1995 ; Bloom, Sachs, 1998) s’accordent sur le fait qu’une augmentation de 10% de l’espérance de vie induit une croissance du PNB de 0,3 à 0,4 points. Le différentiel d’états de santé explique d’ailleurs une grande part des écarts de croissance entre les différentes régions du monde (Bloom, Sachs, op. cit.).

La hausse de la productivité du travail permise par l’emploi d’une main-d’œuvre bien soignée et bien nourrie permettrait aux entreprises de réaliser des profits et aux investisseurs étrangers d’être moins frileux pour accorder les financements aux firmes des pays en développement (TIZIO, 2004). Ainsi, une population en bonne santé voit son espérance de vie augmenter et son cycle de vie s’allonger. L’espérance de gains futurs augmente avec l’horizon de planification des individus qui sont alors d’autant mieux disposés à investir en santé et à se constituer une épargne financière.

La mauvaise santé entraîne des coûts élevés pour la société. Une morbidité élevée, à côté du « turnover » important de la main-d’œuvre qu’elle engendre, décourage les investissements des entreprises, donc leur profitabilité (FORBAT, 2004). De plus, lorsqu’une proportion importante de la population est malade, les budgets publics sont affectés prioritairement aux dépenses de santé, au détriment des autres services sociaux.

En termes de bien-être, la maladie occasionne des pertes de possibilité de consommation selon plusieurs canaux : les traitements médicaux sont coûteux et, en l’absence de couverture maladie, les sommes affectées amputent les revenus des ménages. La maladie entraîne également une perte de revenu courant du fait des absences au travail et une perte des revenus futurs du fait de la mort prématurée. Ces pertes de revenu font stagner la consommation individuelle et ne permettent pas d’alimenter la demande globale au niveau macroéconomique (TIZIO, 2004). Les conséquences de la maladie sur le cycle de vie ne sont pas négligeables : les infirmités mentales et physiques engendrées par les maladies infantiles se traduisent sur l’ensemble de la vie par des pertes de productivité individuelles.

Si comme l’estiment Suri et al, (2011), la santé est l’un des ‘ingrédients-clés’ du processus de développement économique, l’espérance de vie « à la naissance » et « en bonne santé » représente l’un des indicateurs phare de l’impact de la santé sur le développement économique d’un pays, pris dans son sens de développement durable.

2- L’impact de la croissance économique sur la santé

Les effets du développement humain sur la croissance ne sont pas univoques. La croissance économique joue aussi un rôle déterminant dans les progrès réalisables au plan de l’amélioration des niveaux de santé des populations.

La croissance du PIB total et du PIB par tête induit des modifications dans les comportements des ménages. Tout d’abord, l’affectation des ressources des ménages se modifie en faveur des biens et services supérieurs, conformément à la loi d’Engel (GAIMARD, 2011). La demande de santé est alors susceptible d’augmenter. Les comportements démographiques se modifient eux aussi dans le sens d’une réduction de la fécondité, facteur favorable à l’accumulation de capital humain pour les enfants. Ensuite, la hausse des revenus du ménage est de nature à modifier le comportement social de ses membres (TIZIO, 2004).

L’accroissement du revenu est alors un facteur déterminant de l’amélioration de l’état de santé des populations, ceci indépendamment des progrès médicaux (MC Keown, 1979 ; Majnoni d’Intignano, 2001). En plus, la croissance économique ouvre des possibilités de financement de systèmes de protection sociale par l’affectation des ressources additionnelles aux dépenses publiques favorisant le développement humain. La socialisation du financement de la demande de santé permet alors de rendre solvable la demande des plus démunis.

 

3- La santé et le renforcement des liens entre croissance économique et développement social

Ce rôle d’interface joué par la santé entre croissance économique et développement humain doit alors être entretenu et renforcé par des politiques adéquates – les politiques de santé durables. L’organisation et le fonctionnement des systèmes de santé constituent dès lors un enjeu majeur du développement durable.

Toutefois, cette contribution positive des politiques de santé au développement durable reste étroitement liée à certaines conditions qui portent, d’une part, sur l’efficacité – productive et allocative – des systèmes de santé, et d’autre part, sur l’équité et la légitimité sociale et politique des réformes des systèmes sanitaire (OMS, 2012).

Les objectifs du développement durable ne sont pas réalisables tant que des maladies débilitantes demeurent monnaie courante, l’amélioration de la santé de l’ensemble de la population allant de pair avec le développement durable. Il faut s’attaquer d’urgence aux causes des maladies et à leurs incidences sur le développement en accordant une attention toute particulière aux femmes et aux enfants, ainsi qu’aux autres groupes vulnérables de la société, comme les handicapés, les personnes âgées et les populations autochtones (Nations Unies, 2012).

4- La santé et l’environnement

L’impact des conditions environnementales sur la santé a été établi depuis longtemps. Il suffit de rappeler les travaux de Graunt et Petty au XVIIème siècle en Grande Bretagne. Dans l’un de ses rapports (1662), Graunt montrait que les habitants de Londres avaient une espérance de vie plus courte que les habitants de la campagne, notamment à cause des effets de la pollution en ville (FORBAT, 2014).

Au cours de cette dernière période, les travaux de Pasteur et de la microbiologie obligeaient à tenir compte de l’impact des milieux dans lesquels les microbes peuvent évoluer. Les mesures d’assainissement, d’immunisation et de lutte antiinfectieuse avaient abaissé grandement le taux de mortalité. L’hygiène sociale, qui prend en compte les comportements humains et l’environnement socio-économique en sus de l’environnement physique, s’est développée seulement à la fin du XIXème début du XXème siècle (LANGE, 2006).

Or si les phénomènes étudiés ne sont pas nouveaux, ce qui peut changer c’est sans aucun doute l’ampleur et la rapidité de l’évolution des conditions environnementales, en relation avec le développement économique, comme le traduit la “transition XIXème – XXème” décrite par Melse et Hollander. En effet, à la transition de développement économique peut être associée une transition au niveau des risques environnementaux et des états de santé (PICHERY, 2012).

En 1992, la Commission de l’OMS sur la santé et l’environnement a déclaré que: “La santé humaine dépend essentiellement de la capacité de la société à gérer l’interaction entre les activités humaines et leur environnement biologique de manière à sauvegarder et favoriser la santé sans compromettre l’intégrité des systèmes naturels sur lesquels repose l’environnement physique et biologique. Cela nécessite le maintien d’un climat stable et la disponibilité durable des ressources environnementales (sol, eau potable, air pur) et aussi le bon fonctionnement des systèmes naturels qui reçoivent les déchets produits par les sociétés humaines.” (Organisation Mondiale de la Santé, 1992).

Les changements écologiques influent de diverses manières sur la santé (McMichael, 2000). Ainsi, les changements climatiques, l’appauvrissement de la couche d’ozone, la diminution de la diversité biologique, la dégradation des écosystèmes et la propagation de polluants organiques résistants sont autant de menaces  environnementales qui pèsent globalement sur la santé dans le monde.

Le risque de catastrophes naturelles s’accroît : la hausse prévue du niveau des mers et l’augmentation prévisible de la fréquence et de l’intensité des évènements météorologiques extrêmes (tornades, typhons, inondations, sécheresse), seront à l’origine de dommages croissants aussi bien sur les établissements humains, les activités économiques, et les vies humaines.

L’atmosphère de notre planète se réchauffe à cause des émissions de gaz à effet de serre produites par l’activité humaine. La conférence de Paris COP 21, qui s’est tenue du 30 novembre au 12 décembre a confirmé l’objectif de maintenir le seuil d’augmentation de la température au-dessous de 2°C, et ce, en baissant l’émission du Gaz à Effet de Serre (GES). Les scientifiques considèrent que des grands risques existent en effet au-dessus de cette température. L’accord se fixe même pour la première fois de tendre vers 1,5°C d’augmentation, afin de permettre la sauvegarde des Etats insulaires, les plus menacés par la montée des eaux.

D’ailleurs, le treizième Objectif du développement durable « Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions » montre l’engagement des pays signataires et l’importance donnée à ce sujet.

Avant de clore ce paragraphe, il est difficile de ne pas mentionner l’impact de certaines activités de services de santé ou de produits de santé issus d’avancées technologiques mais qui dégradent la qualité de l’environnement et donc finalement affectent négativement la santé. Plusieurs travaux de recherche ont démontré l’impact de substances médicamenteuses dans l’eau suite à leur usage en thérapeutique humaine ou animale sur l’environnement.

De même, les émissions des incinérateurs des établissements de santé ont pollué l’air durant plusieurs décennies. L’OMS a rapporté que les établissements de soins constituaient l’une des principales sources d’émission de mercure dans l’atmosphère provenant de l’incinération de déchets médicaux.

La santé est un élément-clé du processus en cours vers un développement durable. Ainsi, elle a été toujours placée comme thème essentiel lors des conférences des nations unies sur le développement durable ; notamment celles de RIO et RIO +20 organisées simultanément en 1992 et 2012 à Rio De Janeiro.

Afin que la santé puisse participer d’une manière efficace au développement durable, le document final de la conférence de Rio +20 préconise les points suivants et qui sont en relation direct avec les ODD fixés en décembre 2015:

Promouvoir des services énergétiques modernes et durables pour tous en prenant des mesures nationales et infranationales, notamment l’électrification et la diffusion de solutions durables pour la cuisine et le chauffage, qui permettent de réduire la pollution de l’air intérieur et ainsi de faire sensiblement baisser le nombre de cas de pneumonie chez l’enfant et de maladies cardiovasculaires et respiratoires chez l’adulte. Et ce, conformément au 7ème ODD : « Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes à un coût abordable ».

En plus, les États doivent créer les conditions voulues pour que les secteurs public et privé investissent dans les technologies énergétiques nécessaires, qui soient moins polluantes et efficaces.

Il faut aussi prendre des mesures d’efficacité énergétique dans l’aménagement urbain, le bâtiment et les transports, et dans la production de biens et services et la conception des produits. Il est important de promouvoir les incitations à l’utilisation rationnelle de l’énergie et à la diversification du bouquet énergétique, notamment en favorisant la recherche et le développement dans tous les pays, y compris les pays en développement, et d’éliminer tout ce qui s’y oppose. Tout en encourageant l’utilisation de sources d’énergie renouvelables et d’autres technologies à faible émission de carbone, en plus de l’utilisation rationnelle de l’énergie, le recours aux technologies énergétiques avancées, y compris les technologies propres d’utilisation des combustibles fossiles, et l’utilisation durable des sources d’énergie traditionnelles.

Notamment la construction de logements et l’adoption de moyens de transports plus durables et plus économes en énergie, permettant de réduire considérablement de nombreux risques de MNT (p. ex. maladies cardiovasculaires et pulmonaires dues à la pollution atmosphérique, maladies liées à la sédentarité et conséquences des accidents de la circulation). Et ce, conformément au 9ème ODD : « Bâtir une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation ».

Chaque être humain a le droit d’avoir accès à des aliments sains et nutritifs en quantité suffisante, une alimentation adéquate pour rester à l’abri de la faim.La malnutrition est la cause de près de la moitié (45 %) des décès d’enfants de moins de 5 ans – 3,1 millions d’enfants chaque année (OMS, 2015).

La sécurité alimentaire et la nutrition sont devenues des enjeux mondiaux auxquels il faut répondre d’urgence. L’engagementd’améliorer la sécurité alimentaire et l’accès à une alimentation suffisante, saine et nutritive pour les générations présentes et futures, conformément aux Cinq Principes de Rome pour une sécurité alimentaire mondiale durable adoptés le 16 novembre 2009, et conformément au 2ème ODD de 2015« Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable ».

Parmi les domaines d’investissement et de financement clefs, on compte les pratiques agricoles durables, l’infrastructure rurale, les capacités de stockage et les technologies y relatives, la recherche-développement relative aux technologies agricoles durables, la mise en place de coopératives et de chaînes de valeur agricoles durables, et le renforcement des liens entre milieu urbain et milieu rural. Sans oublier de réduire les pertes et le gaspillage après la récolte et autres pertes et gaspillage de nourriture dans toute la chaîne alimentaire.

Des mesures doivent être prises à tous les niveaux en vue de réduire la proportion de la population mondiale qui souffre de la faim et de réaliser le droit de chacun à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, y compris pour l’alimentation, notamment en promouvant la sécurité alimentaire et en luttant contre la faim.

 

L’eau, outre d’être le plus fondamental des besoins, est au cœur du développement durable et essentielle pour la santé. Elle est étroitement liée à l’agriculture, à l’énergie et à la biodiversité. En l’absence de progrès dans ce secteur, il sera difficile, voire impossible, d’atteindre les autres objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire ou bien le 6ème ODD déclarés en 2015.

L’assainissement est étroitement lié à la bonne santé et, pour beaucoup, à la survie. Il n’est pas justifié que 6 000 enfants meurent chaque jour (OMS, 2015), faute de disposer d’installations d’assainissement adéquates. La nécessité de concevoir des plans d’action concrets en vue de réduire le nombre de personnes (actuellement 2,4 milliards selon l’OMS) qui ne disposent pas de services d’assainissement adéquats a été mise au nombre des priorités du Sommet mondial pour le développement social.

Il ne faut pas oublier de mettre en place les mesures nécessaires pour faire face aux inondations, à la sécheresse et à la pénurie d’eau, qui visent à maintenir l’équilibre entre l’offre et la demande d’eau, y compris, le cas échéant, en ayant recours à des ressources en eau alternatives, et pour mobiliser les ressources financières et l’investissement nécessaires dans l’infrastructure des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement, conformément aux priorités nationales.Ainsi que la mise en place des mesures visant à réduire nettement la pollution de l’eau et à améliorer la qualité de l’eau, le traitement des eaux usées et l’utilisation efficace de l’eau, et à réduire les pertes en eau (Nations unies, 2012).

La multiplication des évènements climatiques extrêmes et la dégradation des habitats liées au changement climatique impactent de façon croissante les risques sanitaires et les inégalités d’accès aux soins à la surface du globe : déplacements de populations, émergences de maladies et d’épidémies, désorganisation des systèmes de santé…

L’exposition des individus, ménages et groupes à la pollution de l’air et de l’eau notamment est un facteur déterminant de morbidité et de mortalité. Au niveau mondial, OMS estime qu’environ 25% de la charge de morbidité peut être attribuée à des facteurs environnementaux.En plus, elle estime qu’entre 2030 et 2050, le changement climatique pourrait entraîner près de 250 000 décès supplémentaires par an ! Dans les prochaines années ce phénomène aura des conséquences sur la biodiversité, l’économie, mais aussi sur la santé humaine. Les risques sanitaires impliquent de nombreux facteurs : pollution de l’air, diffusion plus large des vecteurs de maladies infectieuses, développement des allergies respiratoires. Pour l’ONU, le coût des dommages directs pour la santé se situe entre deux et quatre milliards de dollars par an d’ici à 2030.

Ainsi, les changements climatiques et leurs effets néfastes sont une préoccupation commune à toute l’humanité. Tous les pays, sont de plus en plus exposés au risque de subir les effets négatifs du changement climatique et à cet égard les problèmes de la pauvreté, de la dégradation des sols, de l’accès à l’eau et à la nourriture et de la santé.

L’objectif ultime de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques est la stabilisation des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère à un niveau qui empêcherait les perturbations anthropiques dangereuses du système climatique. Ainsi, La COP21 a visé un objectif ambitieux mais indispensable pour l’humanité, trouver un accord pour contenir la hausse des températures de la planète en deçà de 2°C. Ce qui implique de fortement diminuer nos émissions de gaz à effet de serre.

Les changements climatiques ont un fort impact sur la santé des citoyens, ainsi les vagues de chaleur et autres phénomènes météorologiques extrêmes entraînent des flambées de maladies infectieuses comme le paludisme, la dengue et le choléra, effets de la malnutrition, en plus, l’être humain peut être atteint de cancers, d’affections respiratoires, de maladies cardiovasculaires et d’autres maladies non transmissibles dues à la pollution de l’environnement.

COP 21 est l’un des accords le plus important du siècle dans le domaine de la santé (OMS, 2015), offrant l’occasion non seulement de freiner le changement climatique et ses conséquences, mais de promouvoir des mesures propres à apporter des améliorations considérables et immédiates pour la santé en réduisant les coûts que les systèmes de santé et les communautés doivent supporter.

En vue de créer et de renforcer des systèmes de santé, il faut mobiliser un appui financier de la communauté internationale, tout en tissant des partenariats multisectoriels entre privés et publiques, conformément aux 17ème ODD : « Partenariats mondiaux »visant à :

Renforcer les moyens dont disposent les systèmes de santé pour fournir à tous des services sanitaires de base efficaces, accessibles et d’un coût abordable est une nécessité afin de prévenir, de contrôler et de traiter les maladies et d’atténuer les risques sanitaires.

La Conférence Rio+20 a également souligné qu’il était essentiel d’assurer une couverture universelle des soins de santé. Ainsi, chaque année, 150 millions de gens se retrouvent dans une situation financière très difficile lorsqu’ils tombent malades et doivent, pour guérir, avoir recours à des services et des médicaments dont le prix dépasse leurs moyens (Nations Unies, 2015). La couverture universelle en matière de santé est donc une mesure qui permet l’amélioration de l’état de santé des peuples et de favoriser la résilience et la prospérité des communautés, et par conséquent la mise en place d’un des piliers du développement durable.

V – La santé et le développement durable au Maroc

Depuis leur adoption en 2000, les OMD ont servi de cadre pour le développement et le partenariat dans le monde. L’engagement actif des différents pays dans l’atteinte de ces objectifs à l’horizon 2015 a permis de réaliser des avancées considérables dans de nombreux domaines.

Au Maroc, l’amélioration du niveau de santé constitue une des composantes essentielles et prioritaires qui vise à garantir le plein droit à l’accès aux soins de santé, tel que consacré par la nouvelle constitution de 2011, notamment dans son article 31.

Des efforts importants ont été engagés au niveau du secteur de la santé que ce soit en termes d’infrastructures sanitaires ou de disponibilité du personnel médical et paramédical ou encore dans le cadre de la mise en œuvre des différents programmes de la santé pour la réalisation des OMD en relation avec la santé.

La santé est un élément essentiel pour la réalisation du développement durable au Maroc, et cela, vu son impact socio-économique. C’est ainsi que « 2,63% de perte en PIB marocain sont en rapport avec l’impact direct sur la santé et la qualité de vie » (HEIKEL, 2015).

Ainsi, des mesures mises en place dans le cadre de la poursuite des efforts visant à renforcer la santé maternelle et infantile et à élargir la population bénéficiaire de la Couverture Médicale de Base, des actions entreprises pour l’amélioration de la prise en charge des urgences médicales, notamment en milieu rural, et des mesures effectives mises en œuvre en faveur de la promotion et de la protection de la santé mentale et psychiatrique ainsi que de la promotion de l’investissement privé dans la santé.

C’est dans ce cadre qu’a été élaborée la Stratégie Nationale de Développement Durable (SNDD) comme l’outil privilégié de la participation marocaine aux politiques du développement durable post 2015.

La SNDD entraine une prise en compte des stratégies sectorielles initiées, de leur mise en œuvre et de leurs déclinaisons régionales telles la Stratégie nationale de l’eau, la stratégie d’énergie, le plan Maroc vert, l’Initiative Nationale pour le développement humain (INDH) ou le pacte national sur l’émergence industrielle qui concourent, également, à la réalisation des objectifs de développement durable du Maroc.

Ainsi, pour assurer l’atteinte des objectifs de la stratégie, une trajectoire progressive est mise sur pied permettant une mise en œuvre effective et réelle des chantiers identifiés.

 

Graphique 3 : Trajectoire de mise en place de la SNDD

Source : HCP, 2015

 

La protection et la préservation de l’environnement est une question d’importance majeure qui affecte le bien-être, la qualité de vie et la santé des populations. De même, sur le long terme, les bouleversements de l’environnement sont susceptibles de porter atteinte à la santé humaine à travers des changements climatiques, des transformations des cycles de l’eau et du carbone et de la perte de biodiversité, comme ce qui a été signalé auparavant. C’est ainsi que D’après les estimations de l’OMS sur la base des données sanitaires de 2014, la charge de morbidité imputable à l’environnement du Maroc est de 26% de la charge totale de morbidité annuelle.

Au Sommet de Paris Cop 21 (la Conférence des parties de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques de 2015), le Maroc a répondu à ses engagements par sa stratégie nationale du développement durable qui est un instrument privilégié pour mesurer le coût pour le Maroc du changement climatique.

Bien que le Maroc concentre ses efforts dans le secteur de l’énergie, il s’est engagé à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) en 2030 de 32% par rapport aux émissions projetées pour 2010 (Ministère de l’économie et de Finances, 2016). Cet engagement sera réalisé grâce à des mesures prises dans tous les secteurs de l’économie, s’appuyant sur des stratégies et des plans d’action sectoriels touchant, notamment les domaines de l’agriculture, de l’eau, des déchets, des forêts, de l’énergie, de l’industrie et de l’habitat.

L’effort que le Maroc devra consentir pour atteindre cette ambition nécessite un investissement global de l’ordre de 45 milliards de dollars, dont 35 milliards sont conditionnés par un appui international grâce aux nouveaux mécanismes de la finance climat, dont le Fonds Vert pour Climat.(Ministère de l’économie et de Finances, 2016).

Au Maroc, les tendances démographiques, économiques, sociales et climatiques génèrent inévitablement une croissance de la demande en eau à l’avenir. Cette situation accentue l’ampleur des défis auxquels le Maroc devrait faire face, en l’occurrence les coûts croissants de mobilisation, l’insuffisance des financements, la valorisation peu optimale des eaux mobilisées, ainsi que la faiblesse de la coordination entre les acteurs du secteur de l’eau. Ainsi, l’insuffisance d’hygiène de potabilité de l’eau et d’assainissement a un impact sur la santé des populations. Cet impact représenté principalement par les infections virales A et E et les diarrhées aiguës. Ces dernières sont ainsi responsables de 12 % de la mortalité infantile au Maroc (Dr EL YOUNSI, 2015).

Pour relever ces défis, notre pays s’est engagé depuis longtemps dans une politique dynamique pour doter le pays d’une importante infrastructure hydraulique permettant de satisfaire les besoins en eau pour les différents usages (construction de 13 nouveaux grands barrages) (Ministère de l’économie, 2015). Ces efforts ont été renforcés dans le cadre de la Stratégie Nationale de l’Eau (SNE), mise en place depuis 2009, et visant, notamment, à répondre aux besoins en eau et protéger la ressource, tout en gérant simultanément l’offre et la demande d’une manière durable et dans un cadre réglementaire adéquat.

Avec un programme de généralisation de l’accès à l’eau potable en milieu rural (puisque le milieu urbain est arrivé à 100%) pour atteindre un taux d’accès de 96,5% en 2017, contre 94,5% à fin 2014 (Ministère de l’économie, 2015). Et un programme national d’assainissement liquide et d’épuration des eaux usées (PNA) visant à porter le taux de raccordement global au réseau d’assainissement à 80% en 2020 et 90% en 2030(Ministère de l’économie, 2016).

Le modèle de croissance marocain est appelé à migrer progressivement vers un modèle plus propre, en optant pour le développement des énergies renouvelables comme locomotive de sa transition vers une économie verte.

 Dans ce sens, et depuis l’avènement de la nouvelle stratégie énergétique en 2009, un programme ambitieux du développement des énergies renouvelables a été lancé, pour atteindre 42% de la production électrique nationale et pour un ancrage plus prononcé des énergies propres dans le bouquet énergétique (de 4,8% en 2014, à 12,7% en 2020 et à 14,2% en 2025)(Ministère de l’économie, 2016). Cela a permis, aussi, de contribuer à l’effort de réduction du GES en évitant l’émission de 3,7 millions de tonnes de CO2 par an. (Ministère de l’environnement, 2015).

En 2015, et pour répondre aux directives de SM le roi Mohammed VI, notre pays amorce, une deuxième étape dans le processus de sa transition énergétique. Les objectifs prioritaires pour cette phase, qui prévoit un investissement de 200 milliards de dirhams à l’horizon 2020(Ministère de l’économie, 2016), sont la construction de nouvelles capacités de production et l’achèvement des projets et programmes en cours de réalisation, notamment, en énergies renouvelables. Cette phase sera, également, marquée par de nouvelles orientations, en particulier, en matière de l’efficacité énergétique et du développement du gaz naturel liquéfié.

Dans le cadre de la généralisation de la couverture médicale de base, dans l’objectif d’en faire bénéficier toutes les tranches de la société, et de renforcer le principe du droit à la santé, stipulé par la constitution marocaine, les recommandations de l’Organisation des Nations Unies et de l’Organisation Mondiale de la Santé, le Maroc a mis en place plusieurs projets pour atteindre la Couverture Sanitaire Universelle.

Ainsi, après la mise en œuvre de l’Assurance Maladie Obligatoire (AMO) en 2005 (38% de la population), de la généralisation du Régime de d’Assistance Médicale (RAMED) en Mars 2012 (9 millions de bénéficiaires), et de l’Assurance Maladie Obligatoire des étudiants entrée en application en janvier 2016 (288.000 bénéficiaires), ainsi que la Couverture Sanitaire au profit des immigrants mis en place en 2015 (20.000 bénéficiaires), le Conseil du gouvernement a approuvé le jeudi 7 janvier 2016, un projet de loi relatif au régime d’Assurance Maladie Obligatoire de Base pour les catégories des professionnels et travailleurs indépendants et des personnes non-salariés exerçant une activité libérale, pour couvrir 5 millions de bénéficiaires d’ici 2018.(Reste à présenter ce projet au vote des deux chambres du parlement) (Ministère de la santé, 2016).

Il y a lieu de signaler aussi que la généralisation du RAMED a permis de baisser le niveau des dépenses directes des ménages sur les besoins de soins de 54% en 2010 (selon les Comptes Nationaux de la santé) à 38% en 2015 (selon Rapport financier de 2016). Et espère arriver à réduire ces dépenses directes des ménages à 25% au terme de l’année 2016. Ainsi, Avec ces projets de la couverture sanitaire, le Maroc prévoit d’assurer la couverture sanitaire de base à plus de 95% de sa population d’ici 2020.

Grâce aux efforts fournis par l’Etat marocain, notre pays a pu atteindre quelques OMD avant l’échéance 2015 ; notamment les OMD 1 et 6 et certaines cibles de l’OMD 7 et 8. En effet, les résultats obtenus, dans le domaine de la lutte contre la pauvreté, sont très positifs avec des taux de réalisation des valeurs cibles dépassant l’objectif. Ainsi, pour lutter contre la pauvreté et la faim et réaliser le premier OMD, le Maroc a lancé en 2005, une Initiative Nationale de Développement Humain (INDH). Cette dernière vise, entre autres, la mise en place au profit des ménages/familles faisant partie de cette population, des activités génératrices de revenus, à travers des microcrédits, qui permettent aux membres des ménages de développer leur revenu afin d’être utilisé pour améliorer le niveau de vie et notamment en matière d’utilisation des services de santé. Et il a pu éradiquer, en 2014, la pauvreté à moins de 1 dollar par jour et par personne. Aussi, le Maroc a baissé de moitié son taux de malnutrition ce qui lui a permis d’atteindre l’objectif de lutter contre la faim avant l’échéance 2015 (0,1% en 2014 contre 4,6% en 1985). (Ministère de l’économie, 2016).

Au niveau de l’objectif 6 « Combattre le VIH/SIDA et autres maladies », l’élimination du paludisme à l’horizon 2015 est considérée comme étant atteinte depuis 2006 puisque le Maroc n’a plus enregistré depuis cette date de cas de paludisme autochtone. Alors que pour combattre le VIH, le Maroc a lancé une stratégie nationale de lutte contre le sida, avec une intensification du dépistage pour permettre d’assurer le diagnostic et le traitement antirétroviral à un stade précoce de l’infection et rompre la Chaîne de transmission, dans l’objectif de converger vers la fin de l’épidémie en 2030. A noter que les dernières estimations de 2014 montrent qu’il y aurait 29.000 personnes vivant avec le VIH, dont 65% ne connaissent pas leur statut. (Ministère de la santé, 2016)

S’agissant de l’OMD7, la cible de l’accès généralisé de la population à l’eau potable est atteinte pour le milieu urbain depuis 2006, alors que dans le milieu rural, un effort remarquable a été enregistré dans la matière pour arriver à 94,5% en 2014 contre 14% en 1994. En plus, de bonnes perspectives en 2015 se présentent pour la généralisation de l’accès de la population urbaine à l’assainissement liquide qui avait atteint 97% en 2010 (83 % par réseau d’assainissement et 14 % par systèmes individuels). De même pour la cible de lutte contre toutes formes d’habitat insalubre à l’horizon 2020, le taux de la population urbaine habitant les bidonvilles a régressé de 9,2% en 1994 à 5,9% en 2012. Or, l’accès de la population rurale à l’eau potable ne sera pas généralisé en 2015 (96% prévu en 2016 contre 93% en 2012). (HCP, 2015).

L’amélioration des indicateurs de suivi de la grossesse et de l’accouchement, une meilleure prise en charge des soins obstétricaux d’urgence, la gratuité de l’accouchement dans les hôpitaux publics et l’amélioration de la couverture vaccinale ont contribué de manière significative à une baisse importante de la mortalité infantile (enfant de moins de 5 ans) et maternelle au Maroc, soit respectivement de plus de la moitié et 66.3% entre 1990 et 2014 (Ministère de l’économie, 2016). Cependant, les objectifs, visant à réduire de deux tiers (OMD4) la mortalité des enfants de moins de cinq ans et de trois quarts le ratio de mortalité maternelle avec un accès universel à la santé de la reproduction (OMD 5), nécessitent encore des efforts plus soutenus pour être atteints.

Pour la réalisation des ODD, le Maroc a privilégié le principe de la bonne gouvernance et du respect de l’Etat de droit pour la réalisation des ODD post 2015, notamment « l’accès au soin et la promotion du bien être pour tous ». Ainsi, pour la réalisation de ce troisième ODD, le Maroc compte sur l’élargissement de son offre de soins de santé, le développement de la proximité en particulier dans les régions isolées mal desservies et la garantie d’une couverture médicale universelle tout en augmentant les allocations budgétaires dédiées au secteur et en renforçant les partenariats public – privé.  (Ministère de l’économie, 2016).

Malgré les efforts soutenus par les différentes équipes gouvernementales qui se sont succédées, ainsi que les résultats probants obtenus en terme d’amélioration de l’état de santé de la population marocaine, des écarts continuent à persister entre homme et femme, milieu urbain et rural, pauvres et riches, entre régions, selon le niveau intellectuel… et un grand travail nous attend pour la réalisation du troisième objectif du développement durable « Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien être à tous à tout âge ».

Conclusion

 

Il apparaît que la santé joue à la fois sur la croissance économique – par le biais de l’élévation de la productivité du travail qu’induit une amélioration de l’état de santé -, sur le développement social lui-même – par l’extension du domaine des choix individuels qu’un meilleur état de santé permet, et sur l’environnement – avec l’impact des substances médicamenteuses dans l’eau suite à l’usage en thérapeutique ou bien l’émission du mercure par les établissements de soins dans l’atmosphère.  Par ailleurs, tant la croissance que le développement social ou bien l’environnement ont une incidence sur l’état de santé de la population, à travers l’extension du système de santé et la satisfaction d’un nombre plus important de besoins de la population suite à la croissance économique. Le développement humain, entendu par exemple au sens de l’allongement de l’espérance de vie individuelle et de l’extension des « capabilités »au sens d’Amartya Sen (1981), permet l’élévation du niveau de vie et permet aux individus de se préoccuper davantage de leur santé, et l’environnement qui peut influencer l’état de santé des peuples  suite aux changements climatiques, la dégradation des écosystèmes…

Il apparaît ainsi que la santé en tant qu’état, mais aussi en tant que système, est au cœur des liens qu’entretiennent les trois piliers du développement durable. Cette interface sanitaire permet donc de renforcer, ou au contraire d’affaiblir, les liens qui assurent l’auto entretien d’un cercle vertueux de croissance et de développement, c’est-à-dire un développement durable.

Par ailleurs, les améliorations de l’état de santé des populations que l’on peut attendre sont également garantes d’une amélioration des capacités productives nationales. Ainsi les politiques de santé au Maroc, situées à l’interface de la croissance économique et du développement social et de l’environnement, font face à un certain nombre d’enjeux déterminants quant à l’entretien d’une dynamique nationale de développement durable.

La pérennité du développement est mise en avant de manière explicite par les organisations internationales. Toutefois, la dimension politique de la mise en œuvre des stratégies de développement reste amplement négligée. Si les objectifs adoptés lors du sommet de New York 2015 et les politiques préconisées tendent à se rapprocher des conditions normatives de la contribution des politiques de santé au développement durable, l’engagement démocratique des populations dans de telles stratégies reste encore à construire.

Liste des graphiques :

Graphique 1 : les piliers du développement durable.

Graphique 2 – Les déterminants de la santé selon  Dahlgren & Whitehead.

Graphique 3: Trajectoire de mise en place de la SNDD.

 

Liste des schémas :

Schéma 1 : Les déterminants de la santé selon Lawrence.

Liste des abréviations :

AMO : Assurance Maladie Obligatoire.

ANAM : Agence Nationale de l’Assurance Maladie.

CMB : Couverture Médicale de Base.

COP : COnférence des Parties.

CO2 : Dioxyde de Carbone.

EVN : Espérance de Vie à la Naissance.

GES : Gaz à Effet de Serre.

HCP : Haut-Commissariat au Plan

INDH : Initiative Nationale pour le Développement Humain.

IST : Infections Sexuellement Transmissible.

MNT : Maladies Non Transmissible.

MS : Ministère de la Santé.

OCDE : Organisation de Coopération et du Développement Economique.

ODD : Objectifs du Développement Durable.

OMC : Organisation Mondiale du Commerce.

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement.

OMS : Organisation Mondiale de la Santé.

ONU : l’Organisation des Nations Unies.

PIB : Produit Intérieur Brut.

PNA : Programme National d’Assainissement.

PNB : Produit National Brut.

PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement.

RAMED : Régime d’Assistance MEDicale.

SNDD : Stratégie Nationale du Développement Durable.

SNE : Stratégie Nationale de l’Eau.

TMI : Taux de Mortalité Infantile.

VIH : Virus de l’Immunodéficience Humaine.

 

 

 

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