Entrepreneuriat de développement durable : Un essai sur la spécificité

Entrepreneuriat de développement durable : Un essai sur la spécificité

Sustainable entrepreneurship: An essay on specificity

                                                                Marwane El Halaissi

                                                                              Applied Economics,

                                                                           Mohammed V-Rabat/FSJES/Salé/Morocco

  •  

Depuis les années 1980, la question environnementale est devenue incontournable sur la scène internationale, suite à l’accentuation des dérèglements climatiques et des problèmes environnementaux touchant à la fois l’Homme et la nature. L’entrepreneuriat s’est imposé en tant que solution viable aux soucis environnementaux, générant ainsi une panoplie de formes entrepreneuriales ciblant les questions socio-environnementales. Cette dynamique engendra l’émergence de différentes solutions entrepreneuriales, comme l’entrepreneuriat vert ou l’entrepreneuriat de développement durable.

Entrepreneuriat de développement durable est un champ de recherche émergeant au sein de la théorie de l’entrepreneuriat, il est fragmenté sans être cadré par un cadre théorique. Les recherches actuelles ont failli à déterminer ses traits uniques et le contexte au niveau duquel il se développe. La littérature portant sur l’entrepreneuriat de développement durable fait ressortir plusieurs appellations liées à ce phénomène : entrepreneuriat durable (sustainable entrepreneurship), entrepreneuriat de la durabilité (sustainibiliy entrepreneurship) ou même entrepreneuriat de développement durable.

Notre objet est donc de présenter est d’essayer de présenter les fondements théoriques de l’entrepreneuriat de développement durable. Nous allons dans un premier temps présenter un aperçu de l’émergence de l’entrepreneuriat de développement durable, dans un second temps, nous essayerons d’expliciter les éléments clés de ce phénomène, à savoir le processus, l’acteur, l’organisation. Dans un second temps nous essayerons d’expliciter par quelle manière l’entrepreneuriat de développement durable contribue dans l’opérationnalisation de la philosophie du développement durable.

  • Aperçu historique

En tant que réponse à l’entrepreneuriat conventionnel, l’entrepreneuriat de développement durable fit son apparition à la fin des années 1990, il attire depuis cette période des chercheurs, des acteurs politiques, économiques, ainsi que les médias intéressés par les questions sociales et environnementales. La reconnaissance croissante des problèmes sociaux et environnementaux a offert aux entrepreneurs de nouvelles opportunités ce qui a facilité l’émergence des entrepreneurs de développement durable[1],donnant ainsi naissance au mouvement qu’est l’entrepreneuriat de développement durable. L’entrepreneuriat de développement durable s’est répandu au sein de la littérature scientifique spécialisée qu’en 2007[2].L’entrepreneuriat de développement durable s’imposé récemment dans la recherche portant sur l’entrepreneuriat, il est souvent lié à différentes écoles de pensée comme à l’écopreneuriat, entrepreneurs sociaux (Lans et al, 2013)

  • Revue de littérature

Entrepreneuriat durable nouveau concept émergent que certains chercheurs assimilent à l’entrepreneuriat social (Sullivan Mort, Hume…), alors que d’autres l’assimilent à l’entrepreneuriat environnemental et à l’éco entrepreneuriat (Pastakia, Isaak, Schick…). La pluralité des termes et approches confère la créativité à ce champ, la diversité et l’ouverture attire des chercheurs d’autres disciplines pour étudier ce champ, d’un autre coté ce-ci compromet une recherche claire et rigoureuse. Tant que l’« entrepreneuriat durable » ne fait pas l’objet d’une définition consensuelle, tout progrès dans ce courant de recherche reste non réalisable, malgré l’existence d’amples opportunités, de ce fait clarifier le concept s’impose : proposer une définition qui pourrait servir de base pour la recherche dans ce domaine.

Différentes disciplines et définitions renforcent la créativité et diversité de courant émergeant, mais en retour contribue au développement du champ d’étude[3]. D’un autre coté la disparité dans la terminologie et la diversité des définitions obstrue la recherche sur ce phénomène, ce qui rend difficile l’identification de la particularité de l’entrepreneuriat durable en tant que courant de recherche indépendant de l’entrepreneuriat.

Le rapprochement ente la terminologie de l’entrepreneuriat conventionnel permet d’établir une base conceptuelle commune pour l’entrepreneuriat en tant que domaine de recherche. Les articles scientifiques de référence ont pu arriver à un consensus, le terme durable renseigne sur le concept de triple bottom line qui unie les trois sphères : économie, société, environnement. L’unicité de la terminologie utilisée pour définir un champ de recherche émergent n’est pas à sous-estimer[4].

La revue de littérature a montré que la « triple bottom line » est le principe découlant de l’entrepreneuriat durable. La « triple bottom line » valorise une perspective multiple telle que la préservation de la Terre pour les générations futures. Les opposants à la « triple bottom line » considèrent que les pratiques conventionnelles ne peuvent saisir les notions de la société et l’environnement, ce qui rend difficile la mesure de la performance entrepreneuriale des entreprises durables.

L’ensemble des définitions mettent l’accent sur la description de l’entrepreneuriat durable, la totalité des définitions se focalisent sur le processus concernant l’entrepreneuriat durable et non pas sur l’entrepreneur individuel. La littérature scientifique mentionne des termes tels que l’entrepreneuriat social, entrepreneuriat environnemental ; entrepreneuriat vert ou écopreneuriat, ils sont utilisés pour citer l’entrepreneuriat de développement durable. Cette autre façon d’entreprendre ne dispose pas de paradigme unificateur, cette absence de paradigme qui entraine la prolifération des définitions dans le champ de l’entrepreneuriat social et donc à la naissance à des termes divers comme entrepreneuriat social, entrepreneur social, organisation entrepreneuriale sociale, entreprise sociale, l’ensemble de ces termes sont utilisés pour discuter une même idée[5].

Dans le champ de l’entrepreneuriat et du développement durable, existe une myriade de définition et une terminologie variée. La terminologie propre à l’entrepreneuriat de développement durable est très variée mais ne relève pas d’une même idée. Les études de cas se sont focalisées sur les individus derrières les organisations de l’entrepreneuriat de développement durable, en pointant du doigt la complexité de ces individus et leurs éthiques de très haut niveau[6], leurs motivations varient entre idéalisme et pragmatisme. Des auteurs ont montré que ce genre d’entreprises génèrent du profit tout assurant le bien-être social et de l’environnement. Ce type d’entrepreneurs jouit du statut d’héros, et les biographies des grands[7].

Des auteurs[8] pointent du doigt le manque des études traitant les processus de gestion relatifs à l’entrepreneuriat durable, en ce sens des chercheurs[9] précisent que les études portant sur ce phénomène sont ponctuelles et se limitent au cas par cas, malgré l’abondance des ouvrages relatifs à l’entrepreneuriat de DD.

  1. Entrepreneuriat de développement durable : un regard sur la spécificité

1.       Processus centré sur l’identification des opportunités

L’entrepreneuriat durable se base sur l’identification de nouvelles opportunités afin créer et produire de nouveaux produits et services qui produisent des avantages socio, économiques, écologiques. L’entrepreneuriat durable en tant que processus passe en premier par la reconnaissance des opportunités, puis le développement de ces dernières qui se présente comme étant le cœur du processus[10]. L’entrepreneuriat durable se définit comme le processus de découverte, évaluation et exploitation des opportunités présentes en les défaillances du marché qui nuisent à la durabilité, incluent aussi celle touchant l’environnement[11].

L’entrepreneuriat de développement durable se présente comme réponse aux différentes défaillances de marché existantes[12]. Il repose sur l’évaluation, l’exploitation des opportunités et la création de valeurs qui assurent la prospérité, la cohésion sociale, et la protection de l’environnement[13]. L’entrepreneuriat perçoit les défaillances du marché comme source d’opportunités, l’enjeu de l’Edd est donc d’identifier les modalités d’exploitation des défaillances du marché ayant pour objet la résolution des problèmes sociaux et environnementaux tout en créant des profits[14].

Les opportunités de l’entrepreneuriat de développement durable sont typiquement liées à l’exploitation des opportunités ou aux externalités, l’exploitation de ces opportunités concerne les stratégies de marché et celles hors marché. Les stratégies non liées au marché sont un ensemble d’activités qui usent de l’influence sociale, environnementale, politique des parties prenantes[15]. L’identification, développement, exploitation des opportunités décrit le processus général et les activités dites durables de l’entrepreneuriat. Les bénéfices économiques, sociaux et écologiques désignent la triple bottom line qui doivent être équilibrés pour faire face aux ambiguïtés et aux arbitrages[16].

En résumé l’entrepreneuriat de développement durable –sur la base de la définition de l’entrepreneuriat proposée par[17]– se présente en un processus ciblant la mise en place du développement durable à travers la découverte, l’évaluation et l’exploitation des opportunités et la création de valeur qui assure la prospérité économique et la cohésion sociale et la protection de l’environnement.

2.       Entrepreneur de développement durable

Les entrepreneurs durables doivent équilibrer entre les objectifs socio-économiques et la création de valeur écologique.[18] Les opportunités durables pour la création de valeur sont classées en tant que des problèmes vicieux vu qu’ils sont complexes, incertains et difficile à saisir ou au pourvoi de solutions définitives[19]. Équilibrer ces différents objectifs est le principal défi auquel les entrepreneurs durables font face ce qui rend la création des entreprises plus complexe. Des auteurs[20] avancent que les business modèles de développement durable ou d’entrepreneuriat environnemental ou social sont issus de l’idéal de leur fondateur. Ce genre d’entrepreneur n’est pas à la recherche du profit, ils sont motivés par la contribution au changement social[21]. L’entrepreneur social ou de développement durable vu la nature de sa mission fait face à une situation constante entre les objectifs économiques de son entreprise et son engagement vis-à-vis ses idéaux.

Les entrepreneurs sociaux et de développement durable ne ciblent pas essentiellement un large public, ils se positionnent souvent sur un marché de haut de gamme, ils réduisent leur profit en recourant à des matériaux plus chères et respectueux de l’environnement ce qui entraîne l’augmentation du prix du produit. Les entrepreneurs du développement durable s’efforcent à réduire leur empreinte écologique en recourant à des procédés de fabrication à émission zéro de gaz et de déchets. Sur le plan social, ils octroient une partie de leurs dons au profit à la communauté locale[22].

Une grande partie de ces entreprises ont mis en place des programmes de donation qui détermine de manière dynamique les personnes ou organisations correspondant à leurs critères de soutien. Les entrepreneurs de développement durable contribuent dans le changement des pratiques et opérations du capitalisme contemporain. Ils sont perçus comme fer-de-lance du changement du capitalisme qui pourrait résoudre les problèmes environnementaux tels que le réchauffement climatique et changement climatique ainsi que les impacts négatifs associés à ces phénomènes[23].

 Les entrepreneurs de la durabilité sont ceux qui essaient de combiner les composantes de la durabilité : économie, société, écologie, à travers une approche holiste. Ils cherchent à utiliser l’entreprise comme outil pour assurer la perpétuité des ressources à travers une conception d’entreprise centrée sur le développement durable[24].

Les médias et une fine partie de la littérature académique se sont intéressés au rôle de ces individus dans le passage du capitalisme vers une autre forme qui aiderait à répondre directement aux défis environnementaux tels que le réchauffement de la planète et le changement climatique ainsi que leurs impacts négatifs sur l’environnement[25].

Hart considère que ces individus agissent de manière différente à celle des entrepreneurs conventionnels en matière de conduite de leurs entreprises. Ils ne sont pas à la poursuite du profit, ils sont aussi supposés manifester une mentalité différente en offrant des conditions de travail favorables aux employés ainsi que l’octroi de dons pour les causes environnementales, en général leurs actions ciblent les problèmes sociaux et s’inscrivent dans le long terme. Les entrepreneurs de la durabilité rendent public leurs alternatives qualifications à travers la publicité et des matériels de promotion, des sites, en somme des moyens qui cultivent une image qui soit différente du courant économique dominant[26].

Les entrepreneurs de développement durable au sens de créent de la richesse sociale et environnementale, ils concilient les enjeux économiques, sociaux et environnementaux[27]. Les entrepreneurs de développement durable, ciblent les défaillances du marché générant des opportunités afin de contribuer dans la protection et la préservation de l’environnement[28]. Ils utilisent l’entreprise comme outil de protection de l’environnement tout en adressant les défaillances du marché et contribuer au développement durable. L’entrepreneur de développement durable poursuit des opportunités afin de créer des produits, processus et services dont les retombées économiques et non économiques reviennent aux individus, l’économie et la société[29].

3.       Entreprise de développement durable

Les entreprises durables doivent aller au-delà de l’étude de l’efficience économique et sociale pour inclure des critères additionnels tels que l’efficacité économique et sociale, autonomie et l’équité écologique pour les entreprises de durabilité[30]. Des chercheurs[31] s’accordent à dire que l’activité entrepreneuriale est durable lorsqu’elle intègre de manière holistique des buts économiques, sociaux et environnementaux à long terme. La continuité de la génération de richesse dans le temps est aussi un critère de sélection de ce qu’on appelle entreprise de développement durable. L’entreprise de développement durable, agit cible en premier lieu des problèmes qui sont à la fois : environnemental, économique, social et propose des solutions qui soient économiquement et socialement pérennes. L’entreprise doit être financièrement durable pour survivre au sein du système économique actuel, répondre aux exigences de développement durable, elle ne doit pas se baser uniquement sur la philanthropie, elle doit mobiliser une diversité de sources de financement.

Ce genre d’organisation ne doit pas se focaliser uniquement sur un problème social, économique ou environnemental. Les entreprises dites-durables portent des activités telles que le commerce équitable ne sont pas des activités de développement durable, par ce qu’elles s’attellent uniquement sur l’aspect économique sans s’intéresser à ses impacts sur l’environnement. L’entreprise de développement durable cible différents objectifs : sociaux, économiques et environnementaux, l’activité économique est le moyen par lequel elle satisfait les besoins d’ordre social et environnemental. Elle génère différentes plus-values : sociales, économique et environnemental, la première à travers l’insertion socioprofessionnelle des exclus (auteur), assurer le bien-être des employés, faciliter l’accès aux biens de consommation. Sur le plan économique création d’emplois stables sans que le profit soit une priorité[32]. Sur le plan organisationnel elle créée une nouvelle organisation impliquant les franchisés, la communauté de partenaires. La stratégie de marketing se base sur la différenciation par rapport aux autres concurrents à travers la promotion des valeurs et de pratiques relatives à l’objectif social ou de développement durable la qualité et l’innovation sont importants pour la stratégie de marketing[33].

Les stratégies de sortie des entreprises de développement durable sont contraintes par les objectifs sociaux et environnementaux[34], ce qui limite la croissance ou la réplicabilité de leur modèle économique. La pérennité des entreprises de développement durable est issue de leurs volontés de transmettre ou de reprendre l’entreprise. La transmission/reprise se présente comme un enjeu critique pour les entrepreneurs de développement durable[35] vu que les valeurs et la mission sociale sont liées de façon intrinsèque à l’entrepreneur lui-même. La transmission/reprise renvoie au fait de retrouver un repreneur partageant les mêmes convictions et garantissant le maintien d’un bon équilibre entre les enjeux sociaux et économiques, ainsi que par la détermination du prix de vente de l’entreprise sociale complexe par la difficulté d’évaluer la performance de manière monétaire[36]. La mesure de la performance d’un entrepreneur social ou de développement durable est un défi en comparaison à celui d’un entrepreneur commercial[37].

La mesure de la performance d’une entreprise de développement durable est complexe par la diversité des parties prenantes ce qui rend difficile sa gestion. L’impact généré par la poursuite de la mission sociale de ce genre d’entreprises est difficilement mesurable en termes marchands[38] vu qu’ils ne relèvent pas de l’échange marchand et ne peuvent être évalués monétairement. Des auteurs avancent que l’usage d’une analyse multicritères qui compte des indicateurs : quantitatifs et qualitatifs, monétaires et non monétaires, sectoriels et transversaux[39].

L’inexistence de mesure permettant d’évaluer la contribution d’une entreprise à la riche sociale et environnementale de la communauté, vu la tendance de juger le succès sur la base d’indicateurs quantitatifs[40]

4.       Triple Bottom Line

      Le triple bottom line (TBL) émergea dans littérature scientifique spécialisée comme résultat des   études portant sur la Responsabilité Sociale de l’Entreprise et le Développement Durable, il s’agit d’un pont reliant ces deux concepts[41]. Le triple bottom line articule la responsabilité sociale environnementale et la performance économique[42]. Le triple bottom line s’inscrit dans un nouvel agenda environnemental œuvrant dans la protection de l’environnement tout en s’attaquant aux problématiques liées à l’économie et la société. Le TBL remet en cause différents modèles économiques, il appel à un rôle plus actif des gouvernements. Il se focalise sur la production de la valeur économique que les sociétés créent ainsi que les valeurs social et environnemental qu’elles produisent ou détruisent. Le TBL consiste à mettre à niveau égal les objectifs économiques avec les objectifs sociaux et environnementaux ce qui permettrait d’assurer un réel progrès dans la protection de l’environnement.

Le TBL est assimilé au développement durable, il est donc la combinaison des valeurs économique, sociale, environnemental[43].Dans le contexte de l’entreprise il est utilisé comme outil de comptabilité, permettant d’évaluer sa performance suivant des paramètres sociaux, économiques, environnementaux[44].Les objectifs de la triple bottom line sont intégrés de façon séquentielle, les bénéfices économiques, sociaux et écologiques sont à équilibrer afin de faire face aux ambiguïtés et aux arbitrages.

  1. Processus de mise en place des pratiques du développement durable

L’entrepreneuriat de développement durable répond aux attentes de l’économie, la communauté et l’environnement, c’est le seul moyen permettant la mise en place des pratiques de développement durable[45], il manifeste la triple bottom line[46] . Il est présenté comme l’activité centrée sur la préservation de la nature, de la vie et de la communauté[47]. L’entrepreneuriat de développement durable tient compte des considérations environnementales et sociales ainsi que des préoccupations économiques[48].

L’entrepreneuriat ciblant deux ou trois des objectifs suivants : économique, sociaux, environnementaux, d’entrepreneuriat de développement durable[49]. Des chercheurs définissent l’entrepreneuriat durable en tant qu’activités entrepreneuriales dont lesquels la finalité centrale est de contribuer de façon significative au développement durable[50]. Il est aussi perçu par le phénomène de l’incorporation de l’ensemble des éléments du développement durable[51]. Le principe de base de l’entrepreneuriat de développement durable est la « triple bottom line », autrement l’entrepreneuriat de développement durable répond aux attentes des trois sphères : économie, société, environnement[52]. La création de valeur dans l’entrepreneuriat durable englobe la richesse économique, sociale et écologique.

L’entrepreneuriat de développement durable est aussi présenté par la littérature scientifique spécialisée comme l’engagement continu de l’activité économique à se comporter de manière éthique et à contribuer au développement économique en améliorant la qualité de vie de la force de travail, de leur famille, et la collectivité humaine, ainsi que celle des générations futures.[53]

L’entrepreneuriat durable est guidé par sa mission qui est de créer la valeur socio-écologique tout en générant du profit. La valeur est mesurée en termes financiers mais aussi par sa contribution à la société et à l’environnement, qui sont difficiles à quantifier ou agréger. L’entrepreneuriat durable met l’accent sur la création de la valeur sociale qui s’ajoute aux bénéfices économiques et environnementaux de l’entreprise. L’entrepreneuriat durable concerne l’incorporation des valeurs sociale, économique et environnementale. Il appel à une approche holiste pour la perspective de la création de valeur entrepreneuriale[54]. L’entrepreneuriat de développement durable Il se développe uniquement dans le secteur marchand ciblant les objectifs socio-économiques et écologiques.

Ce champ est centré sur les objectifs sociaux et environnementaux, il a pour objectif de contribuer dans la lutte contre les enjeux du DD. En tant que champ académique il est encore au stade d’émergence[55]. Il se positionne entre l’économie du bien-être et le champ classique de l’entrepreneuriat. L’entrepreneuriat de développement durable est un processus téléologique -qui est expliqué par son objectif-ciblant la réalisation du développement durable[56].

  • Conclusion

L’entrepreneuriat de développement durable est une formule alternative d’entreprendre apparu au cours des années 1990, dans un contexte mondial marqué par la crise environnementale. Ce modèle alternatif cible les défaillances du marché affectant l’environnement. Il est basé sur un processus centré sur l’identification des opportunités disponibles sur le marché, à travers des organisations fonctionnant suivant des procédés innovants. L’objet principal de l’entrepreneuriat durable est la réduction de l’impact des problèmes environnementaux, l’activité économique ne sert que de plateforme de financement, afin de répondre aux objectifs environnementaux, sociaux et économiques. Les entreprises de développement durable sont éligibles à d’autres critères d’évaluation comme l’efficacité sociale et l’équité écologique. Cette forme alternative d’entreprendre contribue dans la mise en place des démarches de développement durable par la conception d’activités soucieuses de l’environnement et de l’Homme.

L’entrepreneuriat de développement durable met à égalité les objectifs économiques, sociaux et environnementaux, il produit il répond à ces attentes de façon séquentielle, autrement-dit il pourvoit des solutions durables dans le temps aux défis de la triple bottom line, mais sans à ce qu’il s’attaque à ces challenges de façon simultanée.

Après avoir présenté les fondements clés de l’entrepreneuriat de développement durable,nous recommandons aux chercheurs de s’attaquer à des nouvelles pistes de recherche comme le lien entre l’entrepreneuriat de développement durable, le territoire et la pauvreté que ce soit dans les pays du Sud ou du Nord.


[1]– Young, W., & Tilley, F. (2006). Can businesses move beyond efficiency? The shift toward effectiveness and equity in the corporate sustainability debate. Business Strategy and the Environment, 15(6), 402-415.

Crals, E., & Vereeck, L. (2005). The affordability of sustainable entrepreneurship certification for SMEs. The International Journal of Sustainable Development & World Ecology, 12(2), 173-183.

[2]– Bres, L., Filion, L. J., & Raufflet, E. B. (2011). Développement durable et entrepreneuriat. HEC Montréal, Chaire d’entrepreneuriat Rogers-J. A. Bombardier.

[3]– Shepherd, D. A., & Patzelt, H. (2011). The new field of sustainable entrepreneurship: Studying entrepreneurial action linking “what is to be sustained” with “what is to be developed”. Entrepreneurship Theory and Practice, 35(1), 137-163.

[4]– Belz, F. M., & Binder, J. K. (2017). Sustainable entrepreneurship: A convergent process model. Business Strategy and the Environment, 26(1), 1-17.

Tilley, F., & Young, W. (2009). Sustainability Entrepreneurs. Greener Management International, (55).

Cohen, B., Smith, B., & Mitchell, R. (2008). Toward a sustainable conceptualization of dependent variables in entrepreneurship research. Business Strategy and the Environment, 17(2), 107-119.

Brown, D., Dillard, J. F., & Marshall, S. (2006). Triple bottom line: a business metaphor for a social construct.

Belz, F. M., & Binder, J. K. (2017). Sustainable entrepreneurship: A convergent process model. Business Strategy and the Environment, 26(1), 1-17.

Schaltegger, S., & Wagner, M. (2011). Sustainable entrepreneurship and sustainability innovation: categories and interactions. Business strategy and the environment, 20(4), 222-237.

Shepherd, D. A., & Patzelt, H. (2011). The new field of sustainable entrepreneurship: Studying entrepreneurial action linking “what is to be sustained” with “what is to be developed”. Entrepreneurship Theory and Practice, 35(1), 137-163.

[5]– Bacq, S., & Janssen, F. (2011). The multiple faces of social entrepreneurship: A review of definitional issues based on geographical and thematic criteria. Entrepreneurship & Regional Development, 23(5-6), 373-403.

Brouard, F., & Larivet, S. (2010). Essay of clarifications and definitions of the related concepts of social enterprise, social entrepreneur and social entrepreneurship. Handbook of research on social entrepreneurship, 29-56.

Schaltegger, S., & Wagner, M. (2011). Sustainable entrepreneurship and sustainability innovation: categories and interactions. Business strategy and the environment, 20(4), 222-237.

Patzelt, H., & Shepherd, D. A. (2011). Recognizing opportunities for sustainable development. Entrepreneurship Theory and Practice, 35(4), 631-652.

Tilley, F., & Young, W. (2009). Sustainability Entrepreneurs. Greener Management International, (55).

[6]– Choi, D. Y, & Gray, E. R. (2008). The venture development processes of “sustainable” entrepreneurs. Management Research News, 31(8), 558-569.

Gibbs, D. (2009). Sustainability entrepreneurs, ecopreneurs and the development of a sustainable economy. Greener Management International, (55)

Linnanen, L. (2005). An insider’s experiences with environmental entrepreneurship. Making ecopreneurs: Developing sustainable entrepreneurship, 72-88.

[7]– Schaper, M. (2005). Understanding the Green Entrepreneur, In  M.  Schaper  (ed.). Making    Ecopreneurs:    Developing    Sustainable    Entrepreneurship    (pp. 3-12). Aldershot: Ashgate Publishing Limited.

[8]– Bres, L., Filion, L. J., & Raufflet, E. B. (2011). Développement durable et entrepreneuriat. HEC Montréal, Chaire d’entrepreneuriat Rogers-J.-A. Bombardier.

[9]– Bennett, S.J., 1991. Eco-preneuring: The Complete Guide to Small Business Opportunities from the Environmental Revolution. John Wiley, New York

Pollard, D. (2008). Finding the sweet spot: the natural entrepreneur’s guide to responsible, sustainable, joyful work. Chelsea Green Publishing.

[10]– Binder, J. K., & Belz, F. M. (2015). Sustainable entrepreneurship: what it is. Handbook of Entrepreneurship and Sustainable Development Research, 1, 30-71.

[11]– Tilley, F., & Young, W. (2009). Sustainability Entrepreneurs. Greener Management International, (55).

[12]– Dean, T. J., & McMullen, J. S. (2007). Toward a theory of sustainable entrepreneurship: Reducing environmental degradation through entrepreneurial action. Journal of business venturing, 22(1), 50-76.

[13]– KATSIKIS, I. N., & KYRGIDOU, L. P. (2007, August). THE CONCEPT OF SUSTAINABLE ENTREPRENEURSHIP: A CONCEPTUAL FRAMEWORK AND EMPIRICAL ANALYSIS. In Academy of Management Proceedings (Vol. 2007, No. 1, pp. 1-6). Briarcliff Manor, NY 10510: Academy of Management.

[14]– Bres, L., & Raufflet, E. (2011). Colloque de l’Association des Sciences Administratives du Canada/Administrative Sciences Association of Canada (ASAC), Université du Québec à Montréal (UQAM), 2-5 juillet 2011. Cahier de recherche n, 05.

[15]– Hockerts, K., & Wüstenhagen, R. (2010). Greening Goliaths versus emerging Davids—Theorizing about the role of incumbents and new entrants in sustainable entrepreneurship. Journal of Business Venturing, 25(5), 481-492.

[16]– Cohen, B., Smith, B., & Mitchell, R. (2008). Toward a sustainable conceptualization of dependent variables in entrepreneurship research. Business Strategy and the Environment, 17(2), 107-119.

Dyllick, T., & Hockerts, K. (2002). Beyond the business case for corporate sustainability. Business strategy and the environment, 11(2), 130-141.

Hahn, T., Kolk, A., & Winn, M. (2010). A new future for business? Rethinking management theory and business strategy. Business & Society, 49(3), 385-401.

[17]– Shane, S., & Venkataraman, S. (2000). The promise of entrepreneurship as a field of research. Academy of management review, 25(1), 217-226.

[18]– Schlange, L. E. (2007, July). Stakeholder perception in sustainable entrepreneurship: the role of managerial and organizational cognition. In Corporate Responsibility Research Conference. First Word SIMPOSIUM ON SUSTAINABLE ENTREPRENEURSHIP. University of Leeds, UK. Anais… United Kingdom, UK.

Parrish, B. D. (2010). Sustainability-driven entrepreneurship: Principles of organization design. Journal of Business Venturing, 25(5), 510-523.

[19]– Lans, T., Blok, V., & Wesselink, R. (2014). Learning apart and together: towards an integrated competence framework for sustainable entrepreneurship in higher education. Journal of Cleaner Production, 62, 37-47.

[20]– Choi, D. Y., & Gray, E. R. (2008). The venture development processes of “sustainable” entrepreneurs. Management Research News, 31(8), 558-569.

[21]– Bacq, S., & Janssen, F. (2011). The multiple faces of social entrepreneurship: A review of definitional issues based on geographical and thematic criteria. Entrepreneurship & Regional Development, 23(5-6), 373-403.

De Hoe, R., & Janssen, F. (2014). Developing psychological capital to learn and bounce back from entrepreneurial failure. In Fourth International Workshop Entrepreneurship, Culture, Finance and Economic Development.

[22]– Choi, D. Y., & Gray, E. R. (2008). The venture development processes of “sustainable” entrepreneurs. Management Research News, 31(8), 558-569.

Tilley, F., & Young, W. (2009). Sustainability Entrepreneurs. Greener Management International, (55).

[23]– Gibbs,   D. (2009).   Sustainability   Entrepreneurs,   Ecopreneurs   and   the   Development   of   a Sustainable Economy. Greener Management International, 55, 63-78

[24]– Parrish, B. D. (2006, November). Beyond cleaner production: Entrepreneurship and the design of sustainable enterprise. In International Conference on Green and Sustainable Innovation (Vol. 29).

[25]– Beveridge, R., & Guy, S. (2005). The rise of the eco-preneur and the messy world of environmental innovation. Local Environment, 10(6), 665-676.

[26]– Gibbs, D. (2009). Sustainability entrepreneurs, ecopreneurs and the development of a sustainable economy. Greener Management International, (55).

[27]– Tilley, F., & Young, W. (2009). Sustainability Entrepreneurs. Greener Management International, (55).

[28]– Dean, T. J., & McMullen, J. S. (2007). Toward a theory of sustainable entrepreneurship: Reducing environmental degradation through entrepreneurial action. Journal of business venturing, 22(1), 50-76.

Cohen, B., & Winn, M. I. (2007). Market imperfections, opportunity and sustainable entrepreneurship. Journal of Business Venturing, 22(1), 29-49Belz, F. M., & Binder, J. K. (2017). Sustainable entrepreneurship: A convergent process model. Business Strategy and the Environment, 26(1), 1-17..

[29]– Belz, F. M., & Binder, J. K. (2017). Sustainable entrepreneurship: A convergent process model. Business Strategy and the Environment, 26(1), 1-17.

[30]– Dyllick, T., & Hockerts, K. (2002). Beyond the business case for corporate sustainability. Business strategy and the environment, 11(2), 130-141.

[31]– Gibbs, D. (2009). Sustainability entrepreneurs, ecopreneurs and the development of a sustainable economy. Greener Management International, (55).

Schlange, L. E. (2009). Stakeholder Identification in Sustainability Entrepreneurship. Greener Management International, (55).

Tilley, F., & Young, W. (2009). Sustainability Entrepreneurs. Greener Management International, (55).

[32]– Tilley, F., & Young, W. (2009). Sustainability Entrepreneurs. Greener Management International, (55).

[33]– Choi, D. Y., & Gray, E. R. (2008). The venture development processes of “sustainable” entrepreneurs. Management Research News, 31(8), 558-569.

[34]– Bacq, S., & Janssen, F. (2011). The multiple faces of social entrepreneurship: A review of definitional issues based on geographical and thematic criteria. Entrepreneurship & Regional Development, 23(5-6), 373-403.

Choi, D. Y., & Gray, E. R. (2008). The venture development processes of “sustainable” entrepreneurs. Management Research News, 31(8), 558-569.

[35]– Elkington, J., & Hartigan, P. (2008). The power of unreasonable people: How social entrepreneurs create markets that change the world. Harvard Business Press.

Imperatori, B., & Ruta, D. (2006). Organizing a social enterprise. The new social entrepreneurship: What awaits social entrepreneurial ventures, 105-121.

[36]– Janssen, F., Bacq, S., & Brouard, F. (2012). L’entrepreneuriat social: Un thème pour la recherche passée, présente et future. Revue internationale PME: Économie et gestion de la petite et moyenne entreprise, 25(3-4), 17-44.

[37]– Austin, J., Stevenson, H., & Wei‐Skillern, J. (2006). Social and commercial entrepreneurship: same, different, or both?. Entrepreneurship theory and practice, 30(1), 1-22.

Tilley, F., & Young, W. (2009). Sustainability Entrepreneurs. Greener Management International, (55).

[38]– Brouard, F., & Larivet, S. (2010). Essay of clarifications and definitions of the related concepts of social enterprise, social entrepreneur and social entrepreneurship. Handbook of research on social entrepreneurship, 29-56.

[39]– De Hoe, R., & Janssen, F. (2014). Developing psychological capital to learn and bounce back from entrepreneurial failure. In Fourth International Workshop Entrepreneurship, Culture, Finance and Economic Development.

[40]– Tilley, F., & Young, W. (2009). Sustainability Entrepreneurs. Greener Management International, (55).

[41]– Wiede Wiedemann-Goiran, T. (2003). D’une communication cloisonnée à une communication transversale. Développement durable et gouvernement d’entreprise: un dialogue prometteur, Éditions d’Organisation.

[42]– Omrane, A. (2013). Social Entrepreneurship and Sustainable Development: The role of Business Models. Available at SSRN 2232438.

[43]– Azmat, F. (2013). Sustainable development in developing countries : The role of social entrepreneurs. International Journal of Public Administration, 36(5), 293-304.

[44]– Belz, F. M., & Binder, J. K. (2017). Sustainable entrepreneurship: A convergent process model. Business Strategy and the Environment, 26(1), 1-17.

[45]– (De Hoe, R., & Janssen, F. (2014). Developing psychological capital to learn and bounce back from entrepreneurial failure. In Fourth International Workshop Entrepreneurship, Culture, Finance and Economic Development.

[46]– Boutillier, S. (2008, May). Entrepreneuriat social et développement durable: Quelles perspectives.

[47]– Patzelt, H., & Shepherd, D. A. (2011). Recognizing opportunities for sustainable development. Entrepreneurship Theory and Practice, 35(4), 631-652.

[48]– De Hoe, R., & Janssen, F. (2014). Developing psychological capital to learn and bounce back from entrepreneurial failure. In Fourth International Workshop Entrepreneurship, Culture, Finance and Economic Development.

[49]– Choi, D. Y., & Gray, E. R. (2008). The venture development processes of “sustainable” entrepreneurs. Management Research News, 31(8), 558-569.

[50]– Parrish, B. D., & Foxon, T. J. (2009). Sustainability entrepreneurship and equitable transitions to a low-carbon economy. Greener Management International, (55).

[51]– Tilley, F., & Young, W. (2009). Sustainability Entrepreneurs. Greener Management International, (55).

[52]– Belz, F. M., & Binder, J. K. (2017). Sustainable entrepreneurship: A convergent process model. Business Strategy and the Environment, 26(1), 1-17.

[53]– Crals, E., & Vereeck, L. (2005). The affordability of sustainable entrepreneurship certification for SMEs. The International Journal of Sustainable Development & World Ecology, 12(2), 173-183.

[54]– Cohen, B., Smith, B., & Mitchell, R. (2008). Toward a sustainable conceptualization of dependent variables in entrepreneurship research. Business Strategy and the Environment, 17(2), 107-119.

[55]– (KATSIKIS, I. N., & KYRGIDOU, L. P. (2007, August). THE CONCEPT OF SUSTAINABLE ENTREPRENEURSHIP: A CONCEPTUAL FRAMEWORK AND EMPIRICAL ANALYSIS. In Academy of Management Proceedings (Vol. 2007, No. 1, pp. 1-6). Briarcliff Manor, NY 10510: Academy of Management.

Choi, D. Y, & Gray, E. R. (2008). The venture development processes of “sustainable” entrepreneurs. Management Research News, 31(8), 558-569.

[56]– Bres, L., & Raufflet, E. (2011). Colloque de l’Association des Sciences Administratives du Canada/Administrative Sciences Association of Canada (ASAC), Université du Québec à Montréal (UQAM), 2-5 juillet 2011. Cahier de recherche n, 05.

إقرأ أيضاً

التأطير الدستوري لمقتضيات  الوظيفة العمومية على ضوء دستور 2011

التأطير الدستوري لمقتضيات  الوظيفة العمومية على ضوء دستور 2011 الوعبان لرباس  باحث في سلك الدكتوراه …

أضف تعليقاً

لن يتم نشر عنوان بريدك الإلكتروني. الحقول الإلزامية مشار إليها بـ *