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Emploi et transition démographique au Maroc

Emploi et transition démographique au Maroc

BELAHSEN Mohamed

Doctorant au laboratoire de recherche en Économie Appliquée, Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales Salé, Université Mohammed V

Email : belahsen.mohamed@gmail.com

MOHAMMADI Ahlam

Doctorante au laboratoire de recherche en Économie Appliquée, Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales Salé, Université Mohammed V

Email : ahlamm.mhm@gmail.com

Emploi et transition démographique au Maroc

BELAHSEN Mohamed[1], MOHAMMADI Ahlam1

Résumé

Au Maroc, la population en âge d’activité constitue une composante permanente de la problématique de l’emploi dans notre pays. Il s’avère, en effet, que d’ici 2030, la population du Maroc atteindrait 38 millions de personnes. Toutefois, celle des moins de 15 ans continuerait à baisser en proportion (de 27,5% en 2010 à 20,9% en 2030), tout en restant en volume aux alentours de 8 millions (8,8 millions en 2010 et 7,9 millions en 2030). La proportion des personnes âgées de 60 ans et plus devrait, quant à elle, augmenter de 8,3% à 15,4% durant cette période, passant de 2,6 à 5,8 millions de personnes.

Dans ce cadre, l’objectif de cet article est d’analyser dans quelles mesures la transition démographique du Maroc serait susceptible d’engendrer un phénomène du vieillissement, qui constituerait une dimension essentielle de l’évolution du marché de l’emploi au niveau du pays.

Mots clés : Emploi, transition démographique, chômage, emploi de qualité.

Abstrat

In Morocco, the working-age population is a permanent component of the employment problem in our country. It turns out that by 2030, the population of Morocco would reach 38 million people. However, those under 15 would continue to fall in proportion (from 27.5% in 2010 to 20.9% in 2030), while remaining in volume around 8 million (8.8 million in 2010 and 7, 9 million in 2030). The proportion of people aged 60 and over, meanwhile, should increase from 8.3% to 15.4% during this period, from 2.6 to 5.8 million people.

In this context, the aim of this article is to analyze to what extent Morocco’s demographic transition is likely to generate a phenomenon of aging, which would constitute an essential dimension of the evolution of the labor market at the level of country.

Keywords : Employment, demographic transition, unemployment, quality employment

  1. Introduction

L’emploi est un facteur déterminant dans l’amélioration des conditions de vie de la population. Il est aussi consideré comme étant le révélateur le plus approprié pour évaluer le niveau de cohésion sociale dans un pays[2].

Au Maroc, le marché de l’emploi est caractérisé par un excès d’offre de travail, c’est – à – dire un surplus de demandeurs d’emplois par rapport aux ceux qui sont disponibles. Cet écart a été partiellement compensé plus particulièrement par un fort courant migratoire vers l’extérieur, essentiellement au cours des trente glorieuses qui ont marqué la reconstruction européenne. Cependant, depuis une quinzaine d’années, l’émigration ne joue que très partiellement son rôle de soupape[3]. Un chômage préoccupant a ainsi eu lieu, constituant par la sorte l’un des défis majeurs à relever par le pays.  En effet, un poucentage ascendant ne cesse de se réfèrer aux personnes qui sont en quête d’emploi. Toutefois, le pays se dote encore de systèmes économiques jugés inssufisants à la création de nouvells opportunités et l’absorption des suppléments anuuels de main d’oeuvre.

Par ailleurs, le marché du travail au Maroc est caractérisé par un décalage structurel croissant entre d’une part, les besoins de l’économie par niveaux de formation et types de métiers et d’autre part, les diplômés universitaires. De ce fait, le pays fait face à un taux de chômage des diplômés universitaires à deux chiffres. À titre illustratif les plus instruits ont également plus de difficultés à trouver un emploi. En 2010, le chômage frappait 49% des demandeurs d’emploi de niveau
« moyen ».

Dans ce cadre, le présent article vise à :

L’analyse de l’évolution de la population[4], durant la dernière période intercensitaire 1994/2004, fait ressortir la caractère rapide qui caractérise la transition démographique du Maroc. En effet, elle est marquée par la baisse continue du taux d’accroissement de la population qui est passé de 2,06% à 1,4%, la baisse de la part des enfants de moins de 15 ans, l’accroissement non négligeable du pourcentage de la tranche d’âge 35/59 ans et des personnes âgées de 60 ans et plus.

   Graphique 1 : Évolution de la structure de la population par grand groupe d’âge et par milieu de résidence entre 1994 et 2030 (en %)

      Source : élaboration propre à partir des données de HCP

Dans ce cadre, la proportion de la population de moins de 15 ans est passée de 37% en 1994 à 27,5% en 2010, pour atteindre 20,9% en 2030. Cette baisse s’est faite au profit des personnes âgées (60 ans et plus) dont la part est passée, quant à elle au cours de la même période, de 8,0% à 8,3 % et 15,4%.[5]

Quant à la population en âge d’activité (35-59 ans), le rythme de son évolution est supérieur à la moyenne nationale. De plus, on note un doublement de son effectif de 10,5 en 1982 à 20,4 millions en 2010, entraînant ainsi sun accroissement annuel moyen de 354 mille personnes. Globalement, la population potentiellement active est en majorité urbaine (60%), jeune (45,2%), avec une légère prédominance féminine (51%).

La population en âge d’activité de 35-59 ans est appelée à s’accroitre de 190 mille personnes par an d’ici 2030, passant de 20,4 millions en 2010 à 21,7 millions en 2015, à 22,7 millions en 2020 pour atteindre 24,2 millions à l’horizon 2030. Son poids atteindrait son maximum historique vers 2018 avec 65%, avant de baisser légèrement à 64% estimé pour 2030.

Cette évolution aura des répercussions importantes sur les différents secteurs de l’économie nationale, en induisant une forte pression sur le marché du travail que seule une croissance forte et soutenue pourra contenir. C’est l’un des principaux défis du pays pour les prochaines années, au regard de l’impact de l’emploi sur les conditions de vie de la population.

L’offre de travail a fortement progressé au cours de la dernière décennie. En effet l’effectif de la population active âgée de 15 ans et plus est passé de 10,3 millions en 1999 pour atteindre plus de 11.4 millions en 2010, ce qui représente 36% de la population totale du pays.

L’examen de l’évolution du taux d’activité (15 ans et plus) montre une baisse continue entre 1999 et 2010 puisqu’il est passé de 54,5% à 49,6%. Par milieu de résidence, l’écart entre les villes et les campagnes, en 2010, est de 14,8 points, soit respectivement 43,6% et 58,4%, contre respectivement 48,1% et 63,1% en 1999.

Par sexe, la participation des femmes à l’activité économique demeure encore faible, soit 25,9% en 2010 contre 74,7% pour les hommes. Entre 1999 et 2010, l’activité des femmes a connu une certaine instabilité marquée par des oscillations des taux d’activité, contrairement aux hommes dont le taux n’a pas cessé de baisser depuis 1999.

Par groupe d’âge, on relève que la baisse du taux d’activité a concerné, principalement, la tranche d’âge 15-24 ans, dont la valeur est passé de 48,2% à 36,2% entre 1999 et 2010 contre 64,8% à 61,8% pour la tranche d’âge 25-34 ans, 64,2% à 61,6% pour les 35-44 ans et 45,8% à 45,4% pour les 45 ans et plus.

Selon le diplôme, la baisse du taux d’activité a concerné plus les actifs de niveau supérieur dont le taux est passé de 72% à 65,1% entre 1999 et 2010 contre 53,8% et 49,9% pour les sans diplômes et 50,9% à 44% pour les diplômés de niveau moyen.

La structure de la population active jeune selon le diplôme fait ressortir la prédominance des sans diplômes qui représentent 53% de l’effectif total, contre 37,3% pour ceux ayant un diplôme de niveau moyen et 9,7% pour ceux ayant un diplôme de niveau supérieur. Cette répartition s’est améliorée par rapport à l’année 2000, où ces proportions étaient évaluées, respectivement à 64%, 28,7% et 7,3%.

L’accès aux diplômes est plus faible parmi les ruraux et les femmes :

       Graphique 2 : Évolution de la structure de la population active jeune

                                Selon le diplôme

                                                Source : Élaboration propre à partir des données HCP

Par région, huit disposent d’un taux d’activité supérieur à la moyenne nationale. Il s’agit de Souss Massa Draa (50,6%), Gharb Chrarda Bni Hssen (59,1%), Chaouia Ourdigha (58,6%), Marrakech Tensift Al houaz (54,4%), Doukkala Abda (59,6%), Tadla Azilal (50,6%) et Taza Al Hoceima Taounate (52,1%).

Au niveau de la demande de travail[6], la population active occupée s’est établie à 10,4 millions en 2010 contre 8,8 millions en 1999, soit un accroissement de 17,6%. La proportion des femmes dans l’emploi total a progressé d’une façon continue au cours des vingt dernières années, en gagnant 6,6 points (28 % en 2004 contre 21,5% en 1982), mais a baissé pour atteindre 26,7% en 2010. L’emploi total se répartit actuellement à raison de 49,1% en milieu urbain et 50,9% en milieu rural, contre 46,4% et 53,6% respectivement en 1999.

La répartition de l’emploi par groupes d’âge reflète le caractère dominant de la jeunesse de la population active occupée : 69,4% des actifs occupés en 2010 ont moins de 45 ans et 46,1% appartiennent à la tranche d’âge 15-34 ans. Cette tranche fait également partie de la population en chômage, dont 93,3% sont âgés de moins de 45 ans et 60% ont moins de 35 ans.

La structure de l’emploi au niveau national fait ressortir trois catégories socio professionnelles dominantes dans la population active occupée à savoir : les salariés (44,2 % en 2010 contre 38,8% en 1999), les aides familiales et les apprentis (23,3% en 2010 contre 32,9% en 1999), aussi bien que les indépendants (27,7% en 2010 contre 24,4% en 1999).

En milieu rural, cette structure est dominée par les aides familiales dont la proportion dans l’emploi total atteint 41,2 % contre 24% seulement pour les salariés et 52% et 17,9% respectivement en 1999.

Au cours de la dernière décennie, l’analyse de l’emploi montre que les bénéficiaires des nouvelles créations sont surtout des hommes (75%) et des adultes de 40-59 ans (71,8%). Ces créations sont concentrées dans les secteurs des services et du BTP, avec des parts respectives de 53,8% et 30,8%. Par région, le grand Casablanca englobe 18% des créations d’emploi avec une contribution de 21,3% dans le PIB national.

Cependant, la qualité des emplois créés par l’économie marocaine reste précaire pour une proportion importante de la population active occupée. Près de 2 salariés sur 3 travaillent sans contrat, notamment dans les secteurs de l’agriculture et du BTP où cette proportion dépasse 90%. L’emploi non rémunéré, malgré son recul, représente encore 23% de l’emploi au niveau national et 42% en milieu rural. Par ailleurs, moins de 20% de la population active occupée (32,0% en milieu urbain et 4,5% en milieu rural) bénéficient d’une couverture médicale, contre une proportion de 13,1% en 2000. En outre, les emplois instables (saisonniers ou occasionnels), qui représentent moins de 10% dans le volume global de l’emploi, sont devenus prépondérants dans les nouvelles créations des trois dernières années. Près de 3 nouveaux emplois sur 4 créés entre 2008 et 2010 sont des emplois saisonniers ou occasionnels.

Par ailleurs, il faut signaler que les emplois occupés par les jeunes, en 2010, sont précaires : 

Le chômage a connu une baisse continue au cours de cette dernière décennie. Par milieu de résidence, il est passé de :

En 2010, le taux de chômage des jeunes est supérieur de plus de 7 points par rapport à la moyenne nationale, soit respectivement 16,7% et 9,1%. Le milieu urbain est plus affecté par le chômage des jeunes dont le taux est quatre fois supérieur au monde rural (27,0% contre 7,3%). De même, les femmes disposent d’un taux légèrement supérieur à celui des hommes : 17,2% contre 16,6%. Cet écart de niveau par milieu de résidence se matérialise par la concentration de 77,2%des jeunes chômeurs en milieu urbain.

Cependant, entre 2000 et 2010, la baisse du chômage a été plus importante parmi les jeunes comparativement à la moyenne nationale, soit respectivement 5 points (de 21,8% à 16,7%) et 4,3 points (de 13,4% à 9,1%). Mais cette baisse n’a pas bénéficié à tous les niveaux de formation de ces jeunes. Il est passé entre 2000 et 2010 :


Graphique 3 : Évolution du taux de chômage des jeunes selon le diplôme

                                               Source : Élaboration propre à partir des données HCP

Selon le type de diplôme, ceux qui enregistrent les taux de chômage les plus élevés sont notamment:

Par ailleurs, Le chômage des jeunes est un chômage de longue durée et de première insertion.

Quant au sous-emploi, il affecte relativement plus les jeunes de 15-24 ans comparativement à la moyenne nationale, soit respectivement 15,1% et 10%. Ce taux atteint en 2009 pour la tranche d’âge 15-29 ans, 13,6% contre seulement 6,1% pour les 40-59 ans.

          Graphique 4 : Évolution du taux de sous-emploi par groupe d’âge

Source : Élaboration propre à partir des données HCP

La prévalence du chômage varie largement selon les régions, les taux les plus faibles sont enregistrés au niveau des régions de Marrakech-Tensift-Al haouz (5,8% contre 8,9% en 2000), Taza-Al hoceima-Taounate et Fès-Boulmane (6,1% contre 8,3% en 2000) et Tadla-Azilal (6,2% contre 9,6% en 2000). Les régions les plus touchées sont l’Oriental (18,0% contre 19,6%), Rabat-Salé-Zemmour-Zaer (12,2% contre 20,6%) et les trois régions du sud (11,4% contre 25,1%).

5. Principaux déterminants du marché de l’emploi[7]

L’examen de la situation de l’emploi au Maroc fait ressortir l’évolution différenciée du niveau du chômage par région et par tranche d’âge. La catégorie qui souffre le plus du chômage est en premier lieu celle des primo-demandeurs d’emploi qui, en 2010, représentaient 50% du volume du chômage.

Deux dimensions importantes influent sur l’emploi au Maroc. La première est liée à la transition démographique que connaît le pays et matérialisée par l’accroissement de la population en âge d’activité (2,4% contre 1,6% pour l’ensemble de la population)[8], le doublement de son effectif de 10,5 en 1982 à 20,4 millions en 2010 et son accroissement annuel moyen de 354 mille personnes.

La deuxième dimension est d’ordre économique où le bilan de la politique menée montre que la grande part de l’emploi créé reste en faveur de l’emploi non-qualifié. En fait, certes la part des non diplômés dans l’emploi total a enregistré une baisse durant la période 1999-2010, en se situant à 65,5% au lieu de 74%, mais elle demeure encore excessive (2 sur 3 des emplois occupés sont sans diplôme). Plus encore, le taux de chômage des non diplômés est de 4,5% en 2010, alors qu’il est de 16% pour les diplômés moyens et de 18,1% pour les diplômés supérieurs.

La prédominance de l’emploi de faible qualification est le reflet direct de la structure de l’économie nationale et de la nature de son contenu sectoriel en emploi et, par ailleurs, du modèle de croissance sur lequel elle s’est basée. En fait, les secteurs qui ont porté la croissance durant la décennie 2000, ont de faibles multiplicateurs d’emploi. Il s’agit de l’agriculture qui a réalisé un taux de croissance de 5,8% par an, mais qui présente un multiplicateur de 1,2, du Bâtiment et travaux publics avec une croissance de 7,2% par an et un multiplicateur de 1,12 et des services avec une croissance de 5% et un multiplicateur de 1,3. Autrement dit, la relance de ces secteurs suite à un dynamisme de la demande finale se traduit par un faible effet d’entrainement sur la création de l’emploi indirect.

En outre, ces secteurs même s’ils sont intensifs en emploi direct, restent créateurs d’un emploi précaire et de faible qualification. Plus encore, l’emploi indirect qu’ils génèrent reste également de faible qualification. En moyenne, 65% de l’emploi direct et indirect créé par ces secteurs est sans qualification et 30% sont des aides familiales.

Par ailleurs, le secteur des industries de transformations, qui a le multiplicateur d’emploi le plus élevé, de l’ordre de 2 et le plus grand potentiel d’utilisation d’une main d’œuvre qualifiée, a vu sa part dans la valeur ajoutée totale régressée, passant de 18% en 2000 à 14% en 2010. Dans ce compartiment, les branches qui ont les plus forts multiplicateurs sont : l’industrie alimentaire (5,87), l’industrie des métaux (2,99), l’industrie chimique (2,87) et l’industrie automobile (2,16).

Le prolongement de ce modèle de croissance poserait des problèmes de soutenabilité en matière de financement interne et externe et en matière de soutenabilité sociale. En matière de financement, l’écart entre l’épargne intérieure et l’investissement risque de se creuser davantage si les comportements de consommation et d’épargne continueraient dans leurs tendances antérieures, induisant ainsi un recours excessif aux emprunts extérieurs. De l’autre côté, le prolongement de la structure de l’emploi en termes de qualification, freinerait la dynamique du marché du travail, susceptible de contribuer à une meilleure redistribution des fruits de la croissance accumulée parmi les différentes classes sociales et partant à une baisse importante des inégalités.

De manière générale, la défaillance de la structure du tissu productif et du modèle de croissance économique, traduite par la faible création d’emploi de qualité, s’explique par ailleurs, par le manque d’efficience de la gouvernance.

    6. Politique d’emploi

Le Maroc a adopté au début du troisième millénaire une stratégie de promotion de l’emploi. Celle- ci repose sur une double dimension, l’une économique par le lancement de grands chantiers structurants et une autre de promotion de l’emploi à travers l’ANAPEC. Cette stratégie a commencé à donner ses fruits matérialisés par la baisse continue du chômage dont le taux est passé de 13,6% à 9,6% entre 1999 et 2008. Cependant, la crise financière et économique, qui a entraîné l’extension progressive du ralentissement économique à l’ensemble des secteurs d’activité, risque d’accentuer les difficultés sur le marché de l’emploi par la précarisation en milieu urbain et la pauvreté en milieu rural.

En effet, la politique de promotion de l’emploi menée par l’Agence Nationale de Promotion de l’Emploi et des Compétences (ANAPEC)[9] se décline en 4 axes fondamentaux :

Trois programmes ont été lancés par l’ANAPEC, dans sa mission d’intermédiation : IDMAJ, TAAHIL et MOUKAWALATI. Le premier vise à insérer dans le marché de l’emploi les primo- demandeurs, le deuxième fournit une formation qualifiante et le troisième appuie la promotion de l’auto-emploi[10].

Les résultats obtenus par les trois programmes répondent aux objectifs escomptés, excepté le programme MOUKAWALATI dont les réalisations demeurent en deçà des attentes.

Si l’ANAPEC, en tant que structure d’intermédiation, a pu répondre en partie aux attentes du marché de l’emploi, avec son positionnement sur les secteurs stratégiques (Offshoring…), les grands projets d’investissement (Renault, Morocco Mall….) et les chantiers nationaux (INDH) et le renforcement de la proximité (77 agences locales modernes et conformes aux standards internationaux, 300 guichets pour l’accompagnement des porteurs de projets d’auto- emploi), ses services sont orientés principalement vers les jeunes diplômés et ses activités se concentrent sur l’axe Grand Casablanca-Rabat Salé Zemmour Zaer et Tanger-Tetouan qui regroupent 50% des insertions du plan de développement.

Ainsi plusieurs grands chantiers structurants viennent d’être lancés ou sont en cours de réalisation. Il s’agit principalement de : Tanger Med, Station Bouregreg, le schéma autoroutier et routier, l’habitat social, les infrastructures aéroportuaires et ferroviaires, les télécommunications et les stratégies sectorielles (Pacte de l’émergence industrielle du Maroc 2015, plan Maroc vert 2015, plan Rawaj 2020, vision 2010 du tourisme (dont plan Azur), stratégie Maroc Numéric 2013, vision stratégique 2015). L’échéancier d’achèvement de ces chantiers risque d’être affecté en termes de rythme d’avancement, ce qui aura des effets négatifs sur l’emploi, surtout que les chantiers programmés prévoient la création de plus d’un million d’emplois.

7. Conclusion

Malgré les efforts déployés en matière de politique de promotion de l’emploi, le Maroc reste confronté à un déséquilibre du marché de travail qui reste caractérisé par la persistance d’un taux de chômage élevé et de longue durée. Ceci est dû à plusieurs facteurs exogènes et endogènes dont:

A cet égard, les mesures et programmes mis en œuvre par les pouvoirs publics, pour la promotion de l’emploi, n’auront l’effet escompté que par un engagement effectif de tous les partenaires économiques et sociaux, avec pour support un système d’éducation et de formation qui dispense un enseignement de qualité, apte à injecter dans le marché de l’emploi des profils adaptés aux besoins de l’économie nationale

L’économie nationale possède d’énormes potentialités de croissance à moyen terme et de création d’emploi de qualité sous condition d’améliorer sa productivité et d’exploiter les opportunités offertes par les projets structurant d’infrastructures.


[1] Doctorants au laboratoire de recherche en Économie Appliquée, Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Sociales Salé, Université Mohammed V

[2] Crivelli E, Furceri D,TToujas-Bernate J,2012. »Can policies Affect Employment Intensity of Growth? A Cross-Contry Analysis”,Document de travail 12/218,FMI

[3] DARES, 2003, « Les politiques de l’emploi et du marché du travail », Collection Repères n° 373, La Découverte.

[4] Rapport National sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement 2009. HCP

[5] Arrow K.J., Cherny H.B., Minhas B.S., Solow R.S. , 1961, “Capital-Labor substitution and Economic efficiency”, The Review of Economics and Statistics, 43(2), 225-250

[6] Rapport d’activités 2009. Ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle

[7] Bensaid M, Ibourk A, KhellafA ,Nihou A ,2011, “évolution des emplois générés dans le cadre du document de stratégie de croissance et de réduction de la Pauvreté au Gabon », Employment Working Papers n° 80,BIT.

[8] Les indicateurs Sociaux (2006,2007), Direction de la Statistique, HCP

[9] Bilan des réalisations 2010, projet plan d’action 2011. Agence de développement social.

[10] Étude de suivi de l’insertion des lauréats de la promotion2008. Ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle

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